Quartier Saint-Michel à Bordeaux : la délinquance a baissé, le sentiment d'insécurité aussi

Le premier bilan du Groupement local de traitement de la délinquance (GLTD) mis en place le 15 septembre 2020 pour lutter contre la hausse des agressions par armes est"plutôt positif" selon Frédérique Porterie, procureur de la république. 

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Le GLTD a été mis en place sur décision de Frédérique Porterie, Procureur de la république de Bordeaux, le 15 septembre dernier après une augmentation des actes de délinquance, notamment des agressions par arme blanche dans le quartier populaire de Saint-Michel lors du premier confinement au printemps 2020. 

Baisse de la déliquance de 14 %

Un premier bilan d'étape a été fait le 6 janvier sur les trois premiers mois du GLTD, un dispositif qui conjugue les actions de police nationale, de la police municipale dont les effectifs ont été renforcés, des associations sur le terrain et de la justice.
Ainsi, les contrôles policiers ont agmenté avec l'appui de CRS durant plusieurs semaines. Ils ont eu pour résultat d'augmenter les nombre d'interpellations puis des condamnations.
Les premiers chiffres ont été communiqués le 6 janvier lors d'un bilan d'étape. Selon Frédérique Porterie que nous avons rencontrée le 21 janvier, ce premier bilan est "positif" : 110 procédures d'interpellation, 73 personnes poursuivies, 35 condamnations  après comparution immédiate, quatre personnes mise en en exmamen et trois en détention provisoire, une sous contrôle judiciaire, 25 peines d'emprisonnement, 10 interdictions de séjourner sur le territoire, et cinq dans le quartier Saint Michel, et des peines allant jusqu'à un de prison ferme et 5 ans d'interdiction de séjour sur le territoire français.
Par ailleurs, après les enquêtes de police, la préfecture de la Gironde a ordonné la fermeture pour six mois de deux établissements : un salon de thé et une boutique de revente de téléphones mobiles liés à des trafics de drogue, des vols et recel d'objets volés.

La délinquance a baissé de 14 % sur la période en particulier les agressions avec arme, commente Frédérique Porterie qui constate aussi que le sentiment d'insécurité s'est apaisé dans le quartier, notamment du côté de la rue des Pontets et de la rue Gensan proches de la porte de Bourgogne et du quai des Salinières. "Je ne reçois quaisment plus de lettres de riverains inquiets", assure la procureur.

Le sentiment d'insécurité s'est apaisé chez les riverains

Le GLTD a été prolongé jusqu'en mars. Sur le terrain, il est bien visible car les rondes de police sont fréquentes et nombreuses de jour comme de nuit. Une présence dissuasive renforcée par les caméras de viédosurveillance. "Ce dispositif a déjà fait ses preuves notamment à Toulouse. Il est efficace mais il a un défaut : c'est que la délinquance se déplace ailleurs", explique Philippe Roland, policier du syndicat Fo 33.
Les habitants que nous avons interrogés confirme que l'ambiance est revenue "presque à la normale" et que le sentiment d'insécurité a baissé.
Dans la rue des Pontets, il n'y a plus le va-et-vient incessant des dealers jour et nuit. En revanche, Olivier Beau, du collectif Saint Mich', a également constaté une recrudescence de dealers rue des Faures, cette rue commerçante très passante qui donne sur la place Meynard où se trouve la Flèche. "Je ne vais plus faire mes courses dans les épiceries de la rue car certains individus sont défoncés et parfois menaçants", témoigne cet habitant.

Le pharmacien de la place centrale exprime lui aussi "un ras-le-bol face à la présence de jeunes hommes" qui vendent de la drogue et en consomment. "Ils m'interpellent le soir quand je ferme l'officine. La pharmacie, c'est aussi l'endroit où certains viennent se procurer du subutex (un médicament délivré sur ordonnance pour traiter la dépendance à la drogue, ndlr) et où ils viennent se faire soigner leurs blessures après une règlement de compte entre bandes rivales", raconte le pharmacien qui craint les représailles. Pour lui le problème est toujours là et le trafic de drogue toujours actif. Les actes de délinquance sont en partie commis par des MNA, des mineurs non accompagnés originaire du Maghreb notamment du Maroc, qui sont aux mains de réseaux mafieux. En échange d'une place en squat et de drogue, ils volent et font du trafic. "Ce problème n'est pas encore rêglé, il est national et politique", commente Frédérique Porterie, "et il n'est pas spécifique à Saint Michel".

[VIDEO] Voir le reportage sur la baisse de la délinquance dans le quartier Saint-Michel ► 

 

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