Dimanche 2 juin, quatre jeunes, de 16 à 20 ans, mouraient brutalement sur une route de Libourne en Gironde. Depuis, les enquêtes se poursuivent pour éclairer les circonstances de l'accident. Ce mardi 4 juin, le parquet confirme la présence d'un deuxième véhicule et une course poursuite "à très grande vitesse".
C'est un des accidents les plus meurtriers de ces dernières années sur la commune de Libourne. Dans la nuit samedi au dimanche 2 juin, trois jeunes, âgés de 19 à 20 ans, sont tués dans un accident de la route. Une quatrième personne de 16 ans sera transportée en urgence absolue à l'hôpital de Libourne, puis déclarée décédée dans la matinée. Le cinquième passager, hors de danger, souffre de multiples fractures.
Une altercation, suivie d'une course-poursuite. Les premières investigations de l'enquête menée par la brigade de gendarmerie de Libourne permettent d'éclairer peu à peu les circonstances de ce tragique évènement. Dans un communiqué diffusé ce mardi 4 juin, le parquet de Libourne parle d'une deuxième voiture impliquée dans une altercation à une station essence.
Une altercation ?
Selon les dernières informations communiquées, la première voiture, une Renault Modus transportant cinq passagers à son bord, s'est arrêtée "à une station-service située à Saint-Seurin-sur-l’Isle, en Gironde, à 2 h 13 du matin", précise Loïs Raschel, procureur de Libourne. "Les images extraites de la vidéoprotection de la station-service permettaient de voir le conducteur de la Renault Modus s’adresser au conducteur d’un véhicule Renault Laguna, qui était arrivé quelques minutes plus tôt sur les lieux et qui était en train de prendre de l’essence."
Deux minutes plus tard, la Laguna quittait "brusquement" la station-service, suivi de près par la Modus et ses cinq passagers. Le deuxième véhicule a démarré brutalement "la porte de la voiture encore ouverte".
"Les deux véhicules roulaient à très grande vitesse en direction de Libourne pendant près de 20 minutes, précise le parquet. Le conducteur du véhicule Renault Modus percutait un arbre situé sur le bas-côté, dans une portion rectiligne de la voie (D1089)."
Gardes à vue levées
Dimanche dans l'après-midi, deux individus étaient placés en garde à vue. Celles-ci ont finalement été levées et les investigations "se poursuivent activement afin de déterminer le rôle et les responsabilités de chacun".
Après l'accident, le maire de la commune de Libourne, Philippe Buisson, s'interrogeait sur des circonstances de l'accident plus "ambiguës et complexes qu'un simple accident de la route". Parmi les questions qui se posaient, la présence éventuelle d'un tiers dans la responsabilité de l'accident.
Émoi dans la commune
Dans la commune de Coutras de 8 500 habitants, l'accident suscite l'émotion. La déparmentale est régulièrement empruntée par les automobilistes pour rejoindre Libourne. Une route "très meurtrière". "Il y a malheureusement très souvent des accidents, regrette un riverain. Ça fait un choc quand on apprend ça. Quatre décès sur cinq dans un même véhicule, c'est violent. Ça fait réfléchir, on a beau être prudent, il y a toujours quelque chose, une petite faute d'inattention, il ne faut pas grand chose."