La rentrée universitaire s'effectuera début septembre dans les différents établissements d'enseignement supérieur de l'académie de Bordeaux. Avec un accueil pédagogique par groupe, le port du masque obligatoire y compris en extérieur et l'alternance de cours sur place et à distance.
Ils sont attendus, pour certains, dès mardi prochain 1er septembre. Invités à assister à des journées dites "d'accueil" proposées jusqu'à la mi-septembre en fonction des niveaux et des établissements.
Des groupes restreints pour la journée d'accueil
Nouveauté cette année : ces journées d'accueil se feront par groupes restreints. "Pour nos trois années de licence, on a organisé neuf sessions de rentrée" nous explique le directeur des études de STAPS, Léo Gerville-Réache, en charge de plus de 1200 étudiants sur le campus de Pessac. "Notre amphi de 400 places ne nous permettait pas d'accueillir une promotion entière en respectant les distances".
Les élèves seront donc accueillis par groupe de 150 à des horaires différents pour leur première journée à la fac de sport.
Même dispositif à Sciences Po Bordeaux. "Nous avons près de 350 élèves en première année, nous les avons convoqués par groupe de 140 pour la conférence d'accueil. Ils seront installés dans un amphi de 400 places en utilisant un siège sur deux" détaille pour sa part Jean Petaux, enseignant et responsable de la communication de l'école.
C’est la rentrée @ScPoBx le mardi 1er septembre pour une partie des élèves de 1ere année Filière générale et les autres primo-entrants les jours suivants. D’ici là consultez la FAQ : https://t.co/92a6o7EWQr . Tout est opérationnel pour votre accueil ! Avec le masque bien sûr. pic.twitter.com/O9nkabIxw5
— Sciences Po Bordeaux (@ScPoBx) August 25, 2020
En revanche à l'Université de Bordeaux, dont les effectifs avoisinnent les 55 000 étudiants, la rentrée pédagogique en présentiel ne sera possible que sur inscription préalable. "Les places sont limitées" peut-on lire sur le site internet. Ceux qui n'en auront pas pourront suivre la conférence "en distanciel".
Les cours à distance, "une catastrophe pédagogique"
"Nous, on ne veut pas de cours à distance" martèle Christophe Pébarthe, maître de conférence à la fac d'Histoire Bordeaux-Montaigne et délégué du syndicat SNESUP. "Ils doivent se faire en présentiel pour tous. C'est un mensonge de parler de continuité pédagogique à distance. On a tous constaté que c'est un échec, on court à la catastrophe. Les extraordinaires taux de réussite de juin dernier, ça m'étonnerait qu'on les retrouve l'année prochaine" s'inquiète t-il.Pour l'enseignant, "On ne tient pas compte des dégâts à venir que provoqueront ces cours suivis par des élèves seuls dans leur appartement. C'est une faillite à l'avance. Dans le tram, on est tous collés les uns aux autres, dans les écoles, collèges et lycées, il n'y pas de distanciation, pourquoi dans le supérieur ce devrait être différent ?" interroge t-il.
Les derniers arbitrages devraient tomber cette semaine mais à Bordeaux Montaigne le choix a été fait de privilégier l'accueil en présentiel dans le respect des règles sanitaires. "Ce qui veut dire de porter un masque et de nettoyer les surfaces avec lesquelles vous entrez en contact" précise t-on à la fac de Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines.
Cependant, tout peut encore évoluer. À Agen, " On part sur du présentiel, on a la chance d'avoir de la place dans les amphis pour maintenir les distances" explique le service communication en précisant bien que "cela peut changer, on peut aussi passer en hybride". Les incertitudes devraient être levées d'ici quelques jours avec le retour de vacances de l'ensemble du personnel de direction et les nouvelles directives attendues du gouvernement.
L'université de Bordeaux s'est équipée de matériel audio et vidéo
A la fac de Bordeaux, le port du masque sera obligatoire "y compris en extérieur, sur l'ensemble des espaces" annonce Annabelle Ouvrard, la directrice de cabinet du président de l'université. Un arrêté sera pris en ce sens "dans les prochains jours" précise t-elle. L'objectif est de tout mettre en oeuvre pour limiter une propogation du virus sur le campus où se croisent des dizaines de milliers de personnes chaque jour.Dans les salles de cours et les amphis, "la capacité sera limitée à un sur deux, avec une distance en latéral d'un mètre. Nous voulons éviter les projections éventuelles sur les visages".
Ce sont les responsables pédagogiques de chaque formation qui auront la charge d'organiser les plannings. "En Sciences et Techniques par exemple, ils alterneront les cours en présentiel et en distanciel une semaine sur deux. Notre volonté est que tous nos étudiants, quelque soit leur cursus, aient le même volume de cours sur place et à distance".
La quasi-totalité des salles de l'université ont été équipées cet été de moyens d'enregistrement audio et vidéo, "des zoom box" afin de permettre aux étudiants de suivre les enseignements en direct depuis chez eux. Les enseignants seront formés courant septembre. Les étudiants aussi.
"En Droit et en Sciences et Technologies la rentrée a été décalée d'une ou deux semaines pour pouvoir proposer des remises à niveau, en math notamment. Des modules de préparation aux études supérieurs et aux outils numériques sont également prévus pour les primo accédents qui ne sont pas retournés en cours depuis la mi-mars" informe Annabelle Ouvrard.
Au STAPS, la fac de sport, l'activité physique se fera elle sans vestiaire, l'accès y étant interdit. Le port du masque sera imposé avant et après la pratique sportive.
Tous les cours magistraux en vidéo à Sciences PO au 1er semestre
À Sciences Po, la décision a été prise de ne donner aucun cours magistral durant le premier semestre. "Ils seront tous en distanciel, en visio et en direct" explique Jean Petaux. Quant aux conférences de méthodes, l'équivalent des travaux dirigés, "on les dédouble. Un groupe présent une semaine, l'autre en visio et inversement". Au sein de l'établissement, chacun devra porter un masque. L'école en a commandé 8000 en tissu et en distribuera 4 par élève."Notre soucis est que nos élèves ne perdent pas la dimension de l'accueil dans l'école. Il faut à tout prix qu'ils viennent, s'installent à Bordeaux. Ils ne doivent pas penser qu'ils pourraient suivre l'enseignement depuis chez eux à des centaines de kilomètres. La vie étudiante, associative, la fréquentation de la bibliothèque, de la cafétaria sont indispensables. On ne veut pas qu'ils perdent ce lieu de vie et d'échanges".
Les moins chanceux sont les deuxièmes années qui devaient partir 10 mois à l'étranger et sont restés bloqués en France. Notamment ceux qui visaient les pays d'Amérique du Sud dont les frontières sont fermées. Ils espèrent pouvoir se rattrapper au second semestre.
Dans les écoles privées, comme Kedge Business School, l'une des plus importantes du campus bordelais, là aussi le masque sera obligatoire. Une gestion des flux de circulation a été établie et des distributeurs de gel hydroalcoolique ont été installés. La direction a décidé de mixer présentiel et distanciel "pour assurer une rentrée dans les meilleures conditions possibles". Et plusieurs scenarii ont été préparés "en fonction des mesures qui nous serons imposées" peut-on lire sur les documents de rentrée.