Chacun de nous a une histoire qu’il transporte dans son coeur… Pour ce premier numéro à la rencontre des néo-aquitains expatriés, c'est Jean-Marc Gancille qui nous explique pourquoi il a fait le choix de s'installer au milieu de l'Océan indien.
Bâtir pour le vivant
Jean-Marc Gancille est un bâtisseur du vivant. Né à Paris, c’est à Bordeaux qu’il s’est forgé de solides convictions écologiques basées sur le respect des animaux et de leur environnement.
En 2007, sur les bords de la Garonne, il crée avec un ami, Darwin, le plus grand incubateur de projet de la région. « Au début, on voulait juste avoir des bureaux qui nous ressemblent et dans ces bureaux avoir des éléments de convivialité de services qu’on ne trouvait pas ailleurs », se souvient Jean-Marc Gancille. Alors il s’investi dans des projets qui font sens en matière de transition écologique, d’alternatives citoyennes, d’agriculture urbaine…
Ça a commencé avec un restaurant qui est finalement devenu le plus grand restaurant bio d’Europe. Puis il y a eu du sport, de l’accueil d’artistes, un skate park indoor.
Comme un aimant
Ce lieu agit immédiatement comme un aimant, attire des centaines de nouveaux projets et encourage les initiatives jusqu’à changer un peu la physionomie de Bordeaux.
Mais au terme de dix années au cœur du réacteur Darwin, Jean-Marc Gancille ressent le besoin d’œuvrer davantage pour le respect du vivant. Devenu végan, il désire diriger son action vers l’anthropocentrisme en délivrant un message fort et radical : finie la surconsommation de viande, finie l’exploitation animale… « Quand on a des convictions très tranchées, quand elles sont provocatrices, même involontairement, car je suis végan, ça renvoie un message à celui qui ne l’est pas et il se sent parfois obligé de se justifier. Et c’est en discutant qu’on peut trouver des points communs », explique-il.
Un bordelais à la Réunion
Alors pour vivre en conformité avec ses convictions, il choisit de s’exiler à l’île de la Réunion où il vit depuis 2018. A Saint-Pierre, il s’engage pour l’association Globice qui œuvre notamment pour la sauvegarde des cétacés…« On est jamais aussi utile et efficace que quand on est au contact de ces animaux pour comprendre à la fois leur écologie et tout ce qui les menace (…) Ici, sur cette île j’évolue aux côtés des baleines, des dauphins, des cétacés tous les jours ; je n’osais même pas l’imaginer cela dans le meilleur de mes rêves ! », se réjouit Jean-Marc. Il aura donc fallu 9000 km le séparant de ses amis et d’une partie de sa famille pour parvenir à « décélérer », afin de réfléchir et écrire en faveur de la préservation du vivant.
Aujourd’hui, Jean-Marc en a la conviction. En plus de préserver le vivant, l’île de la Réunion, forte de ses richesses naturelles et de sa diversité culturelle, a la capacité de devenir un pilote mondial en matière d’Education, d’écologie et d’autosuffisance. A condition, insiste cet actif bâtisseur du vivant, d’agir, toujours, avec « bienveillance ».
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Nouveau magazine consacré aux néo-aquitains expatriés.
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