Il s'agit de reconstituer la carapace de protection des piles du pont, très affaiblies par les flux et reflux de la marée et l'érosion des talus sous fluviaux. Cette première phase durera un an. La circulation sera fermée en août et septembre. Une expérimentation qui pourrait être pérennisée.
Cette réparation des talus sous fluviaux s'étendra jusqu'en juin 2018. Cet été, 4500 tonnes de matériaux seront immergés dans la Garonne pour combler les fosses. Ils serviront à renforcer la protection des piles sur toute la surface du pont, soit 21 500 mètres carrés.
"On va rajouter de l'enrochement au pied des piles parce que ces carapaces font partie du pont. Il y a les piles et il y a les carapaces. C'est un peu comme des gencives autour des dents, c'est comme ça qu'a été construit le pont" explique François Durquety, le directeur des infrastructures et des déplacements de Bordeaux Métropole.
Les travaux seront menés dans des conditions particulières, avec les contraintes des marées et de la navigation fluviale, qui ne devra pas être interrompue. Ils ne pourront se faire qu'au moment de l'étale de pleine mer, au moment où les courants sont les plus faibles.
Des caméras accoustiques permettront de voir dans l'eau, un outil précieux dans ce fleuve extrêmement sombre.
Une deuxième phase consistera à renforcer les pieux. On en compte 250, en bois, sur chacune des 16 piles. L'opération sera beaucoup plus délicate et devrait nécessiter la fermeture complète du pont. Le tramway devrait toutefois pouvoir continuer à circuler. La date de ces travaux n'est pas encore fixée.
Un ouvrage bicentenaire
Le pont de pierre fêtera ses 200 ans en 2022. Il avait été construit sur ordre de Napoléon 1er. Il s'étend sur 417 mètres en longueur, 19 mètres en largeur et repose sur 17 arches.
Les capteurs installés dans les années 90 pour la surveillance de l'ouvrage ont permis de constater un tassement important de certaines piles. Elles s'enfoncent de 2 à 4 mm chaque année.
Le coût de cette première phase de travaux s'élève à 12,5 millions d'euros. L'agglomération avait lancé un appel au mécénat pour l'aider au financement. Pour l'heure, 15 000 euros ont été récoltés provenant de 140 donateurs. Chacun a versé 110 euros en moyenne. Par ailleurs, 60 000 euros ont pu être récupérés grâce à des conventions d'entreprise.
Le pont de pierre devrait devenir, à terme, un pont uniquement destiné aux piétons, cyclistes et tramways. Bordeaux Métropole va expérimenter cet état de figure pendant deux mois à partir du 1er août prochain.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stalh et Jean-Michel Litvine :