Mille assiettes de paëlla servies par un restaurant bordelais à des sans-abris, des dizaines de repas organisés pour nos aînés en situation de précarité par les petits frères des pauvres. Pour offrir un Noël de partage et de réconfort, des bénévoles se mobilisent en faveur des plus démunis.
Une assiette de paëlla, un toast au froid gras et un verre de sangria. C'est le menu de Noël offert aux sans domiciles fixes de Bordeaux.
"C'est bien pour ceux qui sont seuls et ont besoin de manger" témoigne l'un d'eux.
L'an dernier la Covid avait eu raison de la Paella du cœur. Ce 25 décembre à midi, mille repas ont été, à nouveau, servis aux plus démunis.
"On était un peu inquiets que les gens ne reviennent pas. Et on s'aperçoit qu'on est en train de mettre du riz à réchauffer. Habituellement, on faisait 50 à 60 kilos de riz et on est en train de repartir sur les mêmes bases" constate Franck Guinaudeau, le patron de la Bodega Bodega. Son restaurant, situé dans le centre-ville de Bordeaux a lancé cette opération de solidarité, il y a plus de vingt-cinq ans parce que, explique-t-il, les associations caritatives sont fermées le 25 décembre, alors il prend le relai, "se met à la disposition" des sans-abris.
De nombreux bénévoles ont accepté de passer leur Noël pour cuisiner et servir ces mille repas.
"Je trouve que c'est une très belle solidarité de se retrouver tous ensemble. C'est non seulement leur apporter un repas mais aussi donner un peu de soi, donner du temps, donner un sourie, donner un éclat dans les yeux" confie cette bénévole, elle aussi seule en ce 25 décembre.
Cette semaine, deux SDF sont morts dans les rues de Bordeaux. Ce bénévole depuis 25 ans, veut apporter un peu de chaleur à "ceux qui sont tous seuls dehors"
On essaye de les réconforter, de leur donner un peu d'envie de vivre."
Une parenthèse dans leur quotidien douloureux. L'orchestre et sa chanteuse assurent l'ambiance. Le patron, lui, se moque de la facture : "on est pas là pour compter, on est là pour partager " conclut-il.
Pour nos aînés, aussi, le moment de Noël accentue le sentiment de solitude. Depuis 1946, les petits frères des pauvres se sont fixé pour mission de rompre l'isolement des seniors. Dans son dernier baromètre sorti en septembre dernier, l'association constatait une augmentation du nombre de personnes âgées en situation de mort sociale (530 000 en France) et estimait à deux millions celui des aînés privés de tout cercle familial ou amical. La Covid a aggravé leurs conditions de vie et la fragilité des liens sociaux et intergénérationnels a-t-elle, par ailleurs, évalué.
Après une année sans repas de Noël, les petits frères des pauvres se sont organisés. Ils ont préféré réduire la jauge de 50 à 18 et multiplier les repas dans la métropole bordelaise.
Un Noël dans une ambiance de fêtes. Il fallait pouvoir respecter les gestes barrière pour garantir leur sécurité en toute convivialité résume Loubna Tali bénévole.