La clinique du Tondu a ouvert ce jeudi son service d’urgence 24h/24. Une façon de faire face à l’augmentation du nombre d’habitants dans la métropole bordelaise et de compléter le fonctionnement dégradé des urgences du CHU Pellegrin la nuit.
L’objectif de ce nouveau service d’urgence est de réduire le temps d’attente des patients et de répartir l’afflux de malades entre plusieurs structures.
Une ouverture qui semble tomber à point nommé, juste après l’annonce du CHU Pellegrin de filtrer ses patients la nuit, à cause d’un manque de personnel.
Les urgences du Tondu devraient accueillir entre 15.000 et 20.000 personnes par an grâce à sept médecins urgentistes et une équipe soignante d'une vingtaine de personnes. Le service se trouve au rez-de-chaussée de la clinique. Il est doté notamment de six box de consultation, six lits d’hospitalisation de courte durée et d’un équipement permettant de recevoir presque tous types d'urgences sauf les pathologie cardiaques et neurologiques.
C’est une bonne opportunité pour le patient de se reporter sur un établissement plus proche de chez lui
Bruno Alfandari, président du Directoire de la clinique Bordeaux Tondu.
L’établissement est la propriété depuis mars 2017 d’un groupe tourangeau qui possède également la clinique Tivoli à Bordeaux et la clinique Sainte-Anne à Langon : le groupe Saint-Gatien.
Un groupe qui, pour faire face aux difficultés de recrutement du personnel soignant, a mis en place des stratégies de motivation et de fidélisation de son personnel, notamment la possibilité de compléter sa rémunération en participant à un fond commun de placement et d’investissement, gérant 13 millions d'euros d'épargne salariale.
Un "abandon du service public" pour FO
Du côté de l’hôpital Pellegrin, on mesure encore mal l’impact de ce nouveau service d’urgence, mais on s’inquiète déjà des tarifs pratiqués par le secteur privé.
Le suivi du patient dans une clinique n’a pas le même coût que dans un hôpital. Le patient peut subir des dépassements d’honoraires et divers surcoûts qui ne sont pas prévus à l’hôpital public
David Vasseur, secrétaire général santé gironde Force Ouvrière
La clinique de son côté assure qu’elle ne fera supporter aucun dépassement d’honoraire au patient dans sa prise en charge aux urgences.
Attention estime le syndicat Force ouvrière, qui met l’accent sur le coût au niveau de la prise en charge globale du patient, post passage aux urgences, comprenez dans les interventions chirurgicales préconisées ou dans les rendez-vous de suivi avec des spécialistes.
C’est déplorable de passer par le privé pour pallier les manques de revalorisation d’effectifs de l’hôpital public. On dénonce l’abandon des services hospitaliers publics depuis des années
David Vasseur, secrétaire général santé Gironde Force ouvrière