Une professeure de 53 ans a été tuée en plein cours dans sa classe ce mercredi 22 février 2023 dans son lycée privé Saint-Thomas d'Aquin à St-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques. Un élève de 16 ans est mis en cause. La préméditation est retenue : une enquête a été ouverte pour assassinat.
Une professeure d'espagnol du lycée privé Saint-Thomas-d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz au Pays-Basque a été poignardée sur le thorax en plein cours par un élève de sa classe de seconde selon nos informations. Son pronostic vital avait été engagé et elle n'avait pu être transportée vers les urgences.
Agnès Lassalle, enseignante âgée de 53 ans, est décédée sur les lieux de l'agression. Le service régional de police judiciaire de Bordeaux est chargé de l'enquête.
Selon France info, après avoir poignardé la professeure, l'élève s'est réfugié dans une autre classe avant d'être désarmé par un enseignant. Pris de panique, les autres élèves auraient alors pris la fuite par une porte donnant sur une autre salle.
Meurtre avec préméditation
15h50. "Une enquête a été ouverte pour assassinat, c'est-à-dire de meurtre avec préméditation", a indiqué ce jeudi, Jérôme Bourrier, lors d'un rapide point presse.
Le procureur de Bayonne, qui a annoncé qu'il donnerait plus de précisions sur les faits jeudi 23 février, a confirmé que le suspect, un élève âgé de 16 ans, était actuellement en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Bayonne, en charge de l'enquête.
" Son état est compatible avec la garde à vue. Il n'était pas connu des services de police ni de justice", a-t-il souligné. Au moment de son interpellation, l'élève s'était dit possédé et avait déclaré avoir entendu des voix l'enjoignant à tuer sa professeure.
15h45. "Il serait prématuré de tirer des conclusions de ce drame épouvantable". En déplacement en Saint Jean de Luz, le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a déploré "un jour triste pour l'Education nationale". Le ministre a également salué "l'extraordinaire engagement et dévouement" de l'enseignante tuée ce jeudi et s'est dit frappé par "la solidité, la dignité, les liens qui unissent les professeurs à leurs élèves".
"L'ensemble de la nation témoigne de son affliction et de son émotion", a-t-il poursuivi.
Le collège lycée Saint Thomas d'Aquin, "un établissement réputé pour son calme, son sérieux et la sérénité de son climat scolaire" sera ouvert ce jeudi pour assurer la prise en charge des élèves. Une cellule psychologique a été mise en place. Une minute de silence aura lieu jeudi à 15 heures dans tous les établissements scolaires de France, ainsi que dans les centres SNU.
Le suspect se dit "possédé"
13h15. L'élève soupçonné de l'agression et âgé de 16 ans a été interpellé et conduit au commissariat de St-Jean de Luz. Il était suivi pour une dépression selon nos sources. Ce lycéen est inconnu des services de police. Il aurait déclaré avoir entendu des voix et être "possédé". Il a expliqué avoir entendu des voix, pendant la nuit, lui demandant de tuer sa professeure. Un examen psychiatrique devra être réalisé.
Émotion des politiques
13h. Plusieurs politiques ont réagi à cette agression. "Nous avons tous une pensée après le décès terrible de cette enseignante à Saint-Jean-de-Luz des suites des blessures mortelles qui lui ont été infligées par un élève âgé de 16 ans", a réagi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
"J'imagine à peine le traumatisme que cela peut représenter localement et plus généralement à l'échelle de la nation", a-t-il ajouté.
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a déclaré : "après l’effroyable drame qui s’est produit à Saint-Jean-de-Luz ce matin, la France toute entière est endeuillée. J’adresse mes pensées sincères à la famille de l’enseignante décédée, à ses proches, à ses collègues et aux élèves du lycée".
A gauche, pour le député LFI/NUPES de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, c'est "l'horreur et le choc, tout le pays est bouleversé par ce crime. Affection et solidarité avec la famille et les collègues de cette enseignante ignoblement assassinée. Toute la lumière doit être faite par la police et la justice au plus vite".
A droite, le président du Sénat, Gérard Larcher écrit : "Je suis saisi par la violence du décès de l’enseignante poignardée ce matin en plein cours, à Saint-Jean-de-Luz. Mes pensées vont à sa famille, à ses proches, aux équipes enseignantes et aux élèves témoins de ce drame".
Agnès Evren, vice-présidente LR, a déclaré : "Horreur & émotion face à l’assassinat d’une professeure par un élève à St-Jean-de-Luz. Quand la violence ronge notre société, l’école cesse d’être le sanctuaire républicain qui éduque les jeunes consciences. Il faut agir !"
12h30. Les élèves, confinés ce matin dans l'établissement, ont commencé à sortir en milieu de journée, à l'exception de ceux qui étaient en cours avec l'enseignante décédée, pour rejoindre leurs familles, choquées et consternées par ce drame.
Une cellule d'aide psychologique devait être mise en place dans ce collège lycée de 1100 élèves, réputé tranquille.
Déplacement du ministre de l'Education Nationale
12 h. Le ministre de l'Education Nationale Pap Ndiaye indique qu'il se rend sur place. Son avion doit atterrir à Biarritz à 14h15.
11h30. De nombreux secours et forces de l'ordre sont sur place. Le procureur et le maire, Jean-François Irigoyen se sont déplacés aussi. Un périmètre de sécurité a été mis en place.
C'est la première fois qu'un enseignant est tué dans le cadre de sa fonction en France depuis l'assassinat de Samuel Paty à l'automne 2020 dans le Val-d'Oise.