La famille des victimes de la violente agression, survenue lundi 19 juin à Bordeaux, dénonce la récupération politique faite autour de ce fait divers. Elle s'indigne également de la médiatisation des images de l'agression, effectuée sans son accord.
C'est une vidéo qui fait couler beaucoup d'encre. Les images de la violente agression dont ont été victimes une grand-mère de 73 ans et sa petite fille de 7 ans a eu droit aux gros titres toute la journée de 20 juin.
Des milliers de commentaires
Éditorialistes, politiques, face à la violence de l'agression, tout le monde y est allé de son commentaire. Les images, pas toujours floutées, ont collecté plusieurs millions de vues. Le collectif Nemesis, qui se présente comme "féministe et identitaire", le compte proche de l'extrême-droite Info Bordeaux, Eric Zemmour, ou encore l'ancien maire LR de Bordeaux Nicolas Florian -qui a depuis supprimé sa vidéo- font partie des gros comptes diffuseurs de ces images. S'en sont suivis de nombreux commentaires, portant souvent sur l'origine ethnique de l'agresseur, parfois même qualifié à tort, de migrant.
"Je fais un lien entre l'immigration anarchique et la hausse de l'insécurité dans la rue", a notamment déclaré Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national sur BFM. Dans un tweet, elle fait le lien entre l'agression, l'insécurité et le "chaos migratoire".
Une récupération "indécente"
Ce mardi 20 jui, la famille des victimes s'est exprimée via un communiqué rédigé par son avocate Me Nadège Pain, du barreau de Paris. Elle s'est dite "indignée par la récupération politique qui est faite de ce fait divers, ainsi que l’utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l’identité des victimes ou leur vie privée."
Il est parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires.
Famille des victimes de l'agression à BordeauxCommuniqué de Me Pain
La famille qui a tenu à saluer le travail des policiers et de la justice, a rappelé que cette dernière "doit se rendre sereinement en son temps dans les tribunaux, et non pas sur les plateaux télé ou les réseaux sociaux."