Agression violente d'une grand-mère et sa petite-fille à Bordeaux : le suspect transféré dans un hôpital psychiatrique

Une septuagénaire et sa petite-fille ont été victimes, lundi 19 juin, d'une agression violente filmée à Bordeaux. Sur la vidéo, on voit l'agresseur tenter de s'emparer de la petite-fille, âgée de 7 ans. Placé dans un premier temps en garde à vue, il a ensuite été transféré dans un hôpital psychiatrique.

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Une septuagénaire et sa petite-fille ont subi lundi 19 juin, à 17 h 20, une agression dans l'entrée du domicile de la personne âgée, situé cours de la Martinique, dans le quartier des Chartrons à Bordeaux.

Une grand-mère et sa petite fille projetées au sol

La scène a été filmée par une caméra reliée à l'interphone, puis abondamment relayée sur les réseaux sociaux depuis la soirée. 

On y voit la dame de 73 ans et sa petite-fille de 7 ans sur le pas de la porte, regarder la rue, puis rentrer dans le hall de leur immeuble. A quelques mètres, un homme semble les surveiller et bondit dans l'embrasure de la porte. Il projette alors violemment les deux personnes sur le trottoir, sépare l'enfant de sa grand-mère. Il prend ensuite un objet tombé par terre avant de s'enfuir. Les deux victimes sont au sol, et visiblement choquées.
La grand-mère, âgée de 73 ans, est blessée à la tête, au cou et aux pieds. Elle a pu ressortir de l'hôpital. Les victimes sont actuellement évaluées par le CAUVA pour déterminer leur incapacité totale de travail. 

 

Des témoins évoquent un complice

"J'étais à ma fenêtre, j'ai vu la dame et la petite fille se faire agresser (…) le monsieur a essayé de prendre la petite-fille à sa grand-mère, heureusement il n'a pas réussi", raconte Julie, une voisine . 

"Ensuite il est parti en courant, et moi mon premier réflexe a été de lever le bras et de prendre les photos, pour qu'on puisse les retrouver", poursuit-elle, avant d'expliquer qu'un homme à moto, également sur les lieux  a immédiatement pris la voiture en chasse. Elle assure que l'agresseur avait un complice.

Ce n'est pas lui qui conduisait, il est monté coté passager

Julie, une voisine, témoin de l'agression

à France Télévisions

Un homme connu de la justice

Selon le parquet de Bordeaux, c'est un chien qui, par ses aboiements, a mis l'auteur en fuite. Un riverain, témoin de la scène, a alerté la police. La brigade anticriminalité est rapidement arrivée sur place. En regardant les images de l'agression, elle a rapidement identifié le suspect, décrit comme ayant pris la fuite à bord d'une Renault Clio noire. Les policiers l'ont interpellé une heure après les faits. 
Il s'agit un homme de 29 ans, né le 12 juillet 1993 à Bordeaux, de nationalité française, SDF. "L'homme était très agité et résistant à son interpellation", précise le parquet. Il a immédiatement été placé en garde à vue.

Pour l'heure, le mis en cause nie les faits. Placé sous tutelle, il indique être suivi au plan psychiatrique et en rupture de traitement.

Frédérique Porterie, procureur de la République de Bordeaux

Communiqué 

L'homme est connu des services de police, et de la justice, et a déjà été condamné une quinzaine de fois "pour des contentieux routiers et des infractions à la législation sur les stupéfiants", précise le procureur. Une enquête a été ouverte pour violences sur personne vulnérable, violence sur mineur, violation de domicile et tentative d'enlèvement.

Transfert en hôpital psychiatrique 

En milieu d'après midi ce mardi, le suspect a été transféré à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens.  Sa garde à vue a été levée, "suite à expertise ayant préconisé des soins psychiatriques sur décision du représentant de l’Etat", affirme le parquet. 

L’intéressé présente des troubles du comportement majeurs en lien avec une pathologie psychotique et schizophrène.

Sébastien Baumert-Stortz, Vice-procureur

Communiqué du parquet de Bordeaux

 

La garde à vue reprendra dès lors que son état de santé le permettra. 

La classe politique s'empare de l'affaire

Confrontée à la viralité de la vidéo, la préfecture a tweeté dans la nuit, à 0 h 49. 

En effet, les images de l'agression ont été diffusées sur les réseaux sociaux par le site Info Bordeaux, un site proche de l'extrême-droite, et abondamment partagées et commentées. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a exprimé mardi 20 juin "sa vive émotion", estimant que la victime âgée pourrait "être notre grand-mère à tous". Le ministre a déclaré sur CNews que l'auteur de l'agression encourt jusqu'à dix ans de prison pour "violence aggravée".

Une partie de la classe politique bordelaise a commenté dès lundi soir les faits. "Images insupportables de l'agression d'une grand-mère et de sa petite fille (...) Je leur adresse tout mon soutien", a déclaré, dans un tweet Nicolas Florian, élu et ancien maire LR de Bordeaux, appelant "à la plus grande sévérité dans la réponse pénale".

Plusieurs responsables d'extrême droite ont également rapidement réagi à cette vidéo."Quelle horreur. Bordeaux aujourd'hui. Voilà ce qu'ils ont fait de notre pays. Français, réveillez-vous", a tweeté Eric Zemmour, ex-candidat de Reconquête !.

"Encore une agression à #Bordeaux ! Monsieur @GDarmanin, quand allez-vous ouvrir les yeux sur l'ensauvagement qui gangrène notre société?", a déclaré sur le même réseau social la députée Rassemblement national de Gironde Edwige Diaz.

Indécence

Dans un communiqué, la famille des victimes, via son avocate Me Nadège Pain s'est dite indignée par la récupération de l'agression. Elle a dénoncé  "l'utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l'identité des victimes ou leur vie privée".

Il est parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires.

Avocate de la famille des victimes de l'agression

Communiqué

"La justice doit se rendre sereinement en son temps dans les tribunaux et non pas sur les plateaux de télé où les réseaux sociaux", ajoute le communiqué. 

Le maire de Bordeaux réagit 

Le maire de Bordeaux, l'écologiste Pierre Hurmic, a répondu aux nombreuses sollicitations de la presse ce mardi matin. Ses premiers mots vont aux deux victimes pour leur apporter son soutien. " Je suis, comme tous les Bordelais, extrêmement choqué, merci à ceux qui ont permis l'arrestation de l'agresseur".

Je n'entends pas commenter des réactions qui, non seulement sont indécentes, mais sont indignes. Je pense à des réactions de récupération politique, locale et nationale, idéologique.

Pierre Hurmic - maire EELV de Bordeaux

France 3 Aquitaine

Voir la réaction de Pierre Hurmic mardi matin, au lendemain de l'agression et après les commentaires sur les réseaux sociaux depuis lundi soir. 

durée de la vidéo : 00h00mn27s
Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic (EELV) refuse de prendre part à la "récupération politique" depuis l'agression d'une septuagénaire avec sa petite fille dans une rue de Bordeaux, filmée et relayée fortement sur les réseaux sociaux. ©France télévisions

"Donc ne comptez pas sur moi pour abonder dans la chronique malsaine des spécialistes de la récupération politique", a précisé le maire. 

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