Violences après la mort de Nahel. Les commerçants dans l'attente des indemnisations

Vitres brisées, stocks dévalisés... Pour de nombreux commerçants, l'addition est lourde après les violences qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre. Tous restent dans l'attente d'indemnisations, et espèrent un geste de la part des assureurs.

Il n'a jamais cessé son activité. Dimanche 2 juillet, Alain Dagorne a, comme chaque jour, levé les grilles de son bureau de tabac. Pourtant, la nuit précédente, son commerce installé aux Écus au Bouscat dans la métropole bordelaise avait été pris à partie lors des violences ayant suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre.
"On a eu des dégâts sur les deux vitres et la porte", témoigne le buraliste alors que des planches de bois recouvrent les parois vitrées de son commerce. S'il n'a eu aucune marchandise volée, le montant des réparations s'élève à plusieurs milliers d'euros. Alain Dagorne attend désormais les indemnisations des assurances. "J'ai souscrit une assurance multirisque professionnelle, avec toutes les garanties possibles pour être couvert le mieux possible", explique-t-il, optimiste sur la suite des événements.

Mon assureur m'a promis qu'il ferait tout pour m'indemniser à 100 % et le plus rapidement possible.

Alain Dagorne, buraliste au Bouscat

à France 3 Aquitaine

Le ministre demande de la solidarité aux assureurs

Cette volonté d'indemniser rapidement les commerçants a été exprimée par le ministre de l'Economie."J'invite tous les commerçants et les enseignes qui ont pu être touchés, toutes les professions indépendantes, à adresser immédiatement leur déclaration de sinistre à leurs assureurs, pour qu'ils puissent indemniser en jours, et pas en semaines", déclarait samedi 2 juillet Bruno Le Maire. Le ministre demandait dans le même temps aux assureurs de réduire au maximum leurs franchises.
Selon un comptage ministériel, 250 débits de tabac, 250 agences bancaires, 200 magasins de grande distribution, de restauration rapide, et nombre de petits commerces de mode et d'articles de sport ont été dégradés dans tout le pays. 

Des options décisives

Or, pour nombre d'assurés, le vandalisme et l'arrêt d'activité ne sont pas inclus dans les forfaits. Opticien dans le quartier Ginko à Bordeaux, Loïc Magniez en a pour 30 000 euros de mobilier cassé et 100 000 euros de marchandise volée. "Ils étaient clairement là pour voler, plus que pour casser", constate-t-il, devant sa boutique dévastée. Si l'opticien était assuré pour ces dégâts, il n'avait pas souscrit l'option perte d'activité. Et son magasin ne pourra rouvrir ses portes avant un mois. 
"J'attends des nouvelles de l'assureur, explique le commerçant. Pour l'instant, il me dit qu'il a eu des consignes de la direction, mais rien n'est vraiment clair pour nous".  Loïc Magniez  attend désormais le passage de l'expert. Mais selon ses calculs, sa perte d'activité, pourrait s'élever à 100 000 euros. 

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