Gérald Darmanin et trois autres ministres sont attendus à la base de Cazaux, en Gironde, ce mardi. Ils reviendront sur les incendies de cet été et les mesures, pour certaines déjà mises en place. La DFCI et le maire de La-Teste-de-Buch espèrent un renforcement des moyens aériens.
Été 2022. 32 000 hectares de la forêt girondine partent en fumée. En France, la prise de conscience est réelle : il faut mieux entretenir et protéger nos forêts.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, Christophe Béchu, ministre de la Transition Écologique et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales sont attendus, ce mardi, à la base de Cazaux en Gironde. Un déplacement “bienvenu” pour la DFCI qui œuvre pour protéger les forêts aquitaines.
"C’est très bien pour les personnes qui ont souffert cet été, les pompiers, les agents qui vont être récompensés. Mais on attend surtout un travail de fond”, explique Bruno Lafon, président de la DFCI (Défense des forêts contre les incendies) et maire de Biganos.
Rapprocher les moyens aériens
Le 28 octobre 2022, Emmanuel Macron annonçait le renouvellement de la flotte de Canadairs. Quatre engins doivent y être ajoutés d'ici à la fin du quinquennat. En Gironde et dans les Landes, la DFCI et de nombreux élus attendent davantage un rapprochement de ces moyens aériens.
À La-Teste-de-Buch, le maire espère voir l’arrivée de Canadairs d'ici à l'été. “Nous attendons des mesures fortes et notamment le prépositionnement des moyens aériens et plus particulièrement des Canadairs à proximité”, réclame Patrick Davet maire de la Teste-de-Buch.
“Si on n’intervient pas dans la première heure, la lutte devient beaucoup moins évidente. On estime que le Sud-Ouest doit avoir sa part du gâteau. On ne peut pas concentrer tous les moyens dans le Sud-Est”, explique Bruno Lafon.
Anticiper pour mieux protéger
En parallèle, la DFCI a également perçu une première enveloppe du Ministère de l’Agriculture pour remettre le massif forestier en état. “C’est une première approche, mais on sait déjà que ça ne suffira pas”, précise Bruno Lafon.
Deux autres subventions, concernant la restructuration de la DFCI et les moyens de surveillance des sapeurs-pompiers, ont été versées. Le montant total s’évalue à 4,2 millions d’euros. “Nous avons désormais des caméras, en soutien des pompiers, sur les vingt-six tours de guet qui permettent de détecter, mieux que l’œil humain, les départs de feu”, détaille Bruno Lafon.
639 départs de feu
Cet été, plus de 639 départs de feux ont été recensés, dont une grande partie passée sous silence, faute de médiatisation. Cette année, les prévisions ne sont pas plus optimistes.
Nous sommes très inquiets, il n’a pas suffisamment plu cet hiver, la végétation est sèche. Cette forêt, c’est un risque majeur.
Patrick Davetmaire de La Teste-de-Buch
Pour preuve, “les premiers feux arrivent déjà. Ils sont beaucoup plus puissants, ils démarrent fortement”, ajoute Bruno Lafon.
La solution : agir en amont, pour prévenir au mieux les départs de feu. “Il faut remettre en état le massif, les zones d’appui utilisées pendant les feux, tous ces cordons de sécurité mis en place cet été, énumère Bruno Lafon. A vue de nez, pour l’instant, le plan stratégique annoncé représente 30 % de ce que l’on avait demandé”.
Un chantier titanesque qui ne pourra fonctionner qu’avec l’appui de toute la population. “Il n’existe pas d’arbre qui résiste à ces feux hors normes. La meilleure solution, c'est donc de ne pas mettre le feu et pour ça, il faut communiquer et sensibiliser la population”, martèle Bruno Lafon.
“Ne pas mettre un pied dans les forêts”
Cette sensibilisation passe d’un côté par l’augmentation de la présence humaine dans les massifs “pour accompagner le public et dissuader les pyromanes”, mais surtout par la multiplication de messages à grande échelle sur les risques incendie.
Il faut que chacun comprenne qu’à certains moments, il ne faudra pas mettre un pied dans les forêts, pour éviter tout risque de départ de feu.
Bruno Lafondirecteur de la DFCI d'Aquitaine
Une cartographie des zones à risque sera développée. Une "météo de la forêt" pourra servir à "informer sur les risques et les départs de feu", avait-il détaillé à l’époque. Sur le temps long, un milliard d’arbres seront replantés, d'ici à dix ans. Cela représente 10 % des forêts actuelles.