Ils se sont rassemblés ce mardi en souvenir du couple Muller. La famille, des voisins, parfois des anonymes. Pour se souvenir de ce qu'ils étaient, avant ce terrible 14 décembre 2019, jour de leur mort dans des circonstances sanglantes et sordides. Un crime qui n'a pour l'heure pas été élucidé.
Ce mardi 15 décembre 2020, un an et un jour après la disparition de Sylviane et Jean-Claude, ils se sont rassemblés dans les rues de la petite commune d'Izon en Gironde. La famille a organisé en début d'après-midi cette marche blanche entre la mairie et le domicile du couple qui avait deux filles.
En tête de cette marche du souvenir les deux filles et la famille du couple qui brandissent des photos de leurs parents, souriants, du temps du bonheur.
L'une d'elles, Margot Muller, très émue, exprime son désarroi face à une enquête qui piétine, face aussi à la douleur de ce triste anniversaire: "J'aimerais bien savoir qui a fait ça à mes parents, qu'il soit puni par la loi. Ils m'ont quand même enlevé mes parents une semaine avant Noël... Je ne peux plus les voir aujourd'hui. J'aimerais que les personnes qui ont fait ça prennent cher. C'est des vauriens !"
Une centaine de personnes a suivi le parcours. Certaines étaient munies de fleurs et de mots qu'elles ont accrochées au portail blanc de la maison des Muller.
Voisins et Izonais se sont joints à la marche de la famille. Il faut dire que beaucoup ont été marqués par le drame à cause de sa proximité, de sa violence et aussi parce que beaucoup de curieux ont circulé autour de la maison pendant les jours qui ont suivi le drame.
Les témoignages de la famille dans ce reportage de Karim Jbali et Marc Lasbarrères >
Une enquête qui piétine
Un an après, il reste le manque et la douleur pour la famille mais aussi beaucoup de questions. Car le meurtre n'a toujours pas été élucidé et la famille, la partie civile a été complètement mise à l'écart du dossier, selon l'avocat de celle-ci, Maître Arnaud Dupin.
Cette marche symbolique, un an après les faits, est l'occasion de se souvenir du couple et, d'une certaine façon, leur redonner leur dignité.
L'interview de Maître Dupin à écouter ici >
D'après l'avocat, c'est une situation très difficile à vivre : "La famille et la partie civile sont complètement mises à l'écart sans information fiable au niveau des sources judiciaires. Nous n'avons qu'un accès parcellaire au dossier. Il n'y a pas d'évolution depuis un an des informations qui leur ont été données".
Par ailleurs, au sujet des détails terribles révélés dans la presse sur l'enquête à l'époque : "On déplore qu'il y ait eu autant de violations du secret de l'instruction. Parce que la vérité appartient essentiellement aux victimes. Et pas forcément au grand public".Ce que la famille attend c'est "une piste sérieuse et des explications de ce passage à l'acte. Parce que c'est ce qui hante les nuits des proches : des enfants , des frères et soeurs et parents de ce couple".
Un meurtre violent
Le 14 décembre 2019, un couple de quinquagénaires est retrouvé dans un bain de sang. Ils ont tout deux été égorgés et poignardés de plusieurs coups de couteau. L'autopsie révèlera que la femme, Sylviane, a également été violée.
Un meurtre qui a marqué le petit village d'Izon, dans le Libournais, d'autant plus qu'en un an, nul ne sait qui a pu s'acharner sur cet homme et cette femme et pour quelles raisons.
La section de recherches de Bordeaux est en charge du dossier et se refuse à communiquer sur une affaire en cours.
Malgré des appels à témoins (à propos d'un véhicule) et près de 200 personnes auditionnées ces six derniers mois, les gendarmes ne semblent pas avoir encore réussi à remonter la piste du ou des coupables.