Toutes les personnes possédant ne serait-ce qu'une ou deux poules doivent se faire connaître auprès de leur mairie dans une zone de 10 kilomètres autour de Mombrier en Gironde. Là où un foyer de grippe aviaire vient d'être détecté. Il s'agit d'éviter à tout prix la propagation de la maladie.
"Là elles sont enfermées, elles sortent plus. On y a va que pour les nourrir. S'il y a des œufs, on n'y va pas. On les mangera pas, ça c'est sûr !"
À Bourg-sur-Gironde, Marion Aguado a strictement suivi les consignes. Depuis qu'un foyer de grippe aviaire a été détecté dans la commune voisine, elle et ses parents ont pris soin de mettre leurs bêtes à l'abri.
Les poules et autres coqs resteront cloîtrés dans le poulailler le temps qu'il faudra.
"On a un peu peur quand même. C'est nos poules, celles qu'on aime manger. On se demande ce qu'il va se passer, qu'est-ce qu'on va en faire..." avoue la Girondine qui a toujours vu une basse-cour dans le jardin de ses parents.
Des canards contaminés importés de Seine-et-Marne
À trois kilomètres de là, sur la commune de Mombrier près de Blaye, à l'extrême nord de la Gironde, 79 canards ont dû être abattus. Une mortalité inhabituelle avait été constatée dans l'élevage appartenant à un particulier.
Verdict : l'influenza aviaire, le virus hautement pathogène et redouté par tous les éleveurs du sud-ouest. Il est bien de retour sur le territoire.
Importé de Seine-et-Marne
Ce sont des animaux achetés en Seine-et-Marne et rapatriés dans le Blayais qui ont importé et transmis la maladie.
Aussitôt les cas déclarés, la préfecture de la Gironde a mis en place une zone de surveillance renforcée. Elle concerne 31 communes autour du foyer. L'arrêté, en date du 27 septembre, stipule notamment que "les volailles et oiseaux captifs doivent être claustrés ou protégés par des filets".
Alerter à la moindre suspicion
L'arrêté oblige également tout détenteur d'une basse-cour, quelque soit le nombre de bêtes, à se déclarer via un formulaire en ligne pour les particuliers, ou auprès de la direction départementale de la protection des populations pour les professionnels.
"Une fois que le virus est dans un élevage ça peut aller très vite" reconnaît Pierre Joly, le maire de Bourg. "Mais pour l'instant, ce n'est pas le cas" précise t-il.
Il n'y a pas de gros élevages dans le secteur. Certains ont deux, trois poules. Forcément quand on leur dit qu'ils doivent se déclarer, ça les inquiète. Mais ils sont conscients du problème.
Pierre Joly - le maire de Bourg-sur-Gironde, dans la zone de surveillancesource : France 3 Aquitaine
La situation est d'autant plus délicate que la période des migrations a commencé, avec les tourterelles notamment. Le risque est de voir la maladie se propager, via la faune sauvage, plus au sud, dans les Landes ou les Pyrénées-Atlantiques où se trouvent de très nombreux élevages.
Période à haut risque
La Gironde n'est pas le seul département concerné par l'apparition de nouveaux foyers. Le niveau de risque, sur l'ensemble du territoire français, vient de passer de faible à modéré.
"La situation s'est dégradée, le nombre de cas d'influenza aviaire est en forte augmentation", reconnaît le ministère de l'Agriculture.
Fin septembre, il recensait dix-huit foyers contaminés, en élevage, dans onze différents départements.
Voir le reportage de M.P D'Abrigeon et Guillaume Decaix :