Tous les habitants des zones évacuées pendant les incendies en Gironde peuvent désormais regagner leurs domiciles. Mais la prudence reste de mise dans la zone, avec des feux enterrés sous le sols qui peuvent "réémerger".
Après "douze jours de lutte acharnée contre les flammes, douze jours d'angoisse et d'attente pour les habitants, et douze jours de mobilisation exemplaires de tous les acteurs engagés dans la gestion de cette crise, je suis en mesure de vous annoncer que le feu de Landiras est désormais fixé" a annoncé la préfète de la Gironde Fabienne Buccio lors d'un point presse ce lundi matin.
Tous les habitants encore évacués vont donc pouvoir regagner leurs domiciles
Fabienne Buccio, préfète de la Gironde,point presse du 25 juillet
Des feux fixés, mais toujours pas éteints. "Il n'y a plus de foyers actifs, mais les risques de nouveaux départs ne sont pas encore écartés", a rappelé la préfète.
Cette nouvelle intervient deux jours après que le feu la Teste-de-Buch a été déclaré fixé et que les habitants évacués ont été autorisés à rentrer chez eux.
Des feux enterrés sous le sol
L'heure est désormais à la surveillance : sur la Teste-de-Buch, 131 pompiers sont déployés sur cette mission le jour, et 49 la nuit. Sur Landiras, ils sont 320 en journée et 123 la nuit.
En effet, les feux, bien que fixés, "s'enterrent et peuvent réémerger de manière assez importante, comme ça a été le cas hier, avec de températures supérieurs à 35 degrés", a précisé Marc Vermeulen, chef de corps du SDIS 33.
Dans ce contexte, ce dernier a également adressé des recommandations aux habitants des zones sinistrées : "j'invite la population à ne pas essayer de traiter de fumerolles et ne pas s'approcher des points chauds. En 2020, une personne s'est approchée d'une fumerolle, le sol s'est affaissé il s'est retrouvé piégé dans un environnement incandescent", a rappelé Marc Vermeulen. Par ailleurs, les pins, fragilisés, peuvent chuter.
De grâce, n'allez pas vous balader dans les zones brûlées, ca ne sert à rien. Et si vous voyez des fumerolles, appelez les secours.
Marc Vermeulen, chef de corps du SDIS 33.Point presse du 25 juillet
Un message relayé par le président du département de la Gironde Jean-Luc Gleyze.
Un numéro sera communiqué aux maires des villages concernés, afin que les habitants puisse alerter sans encombrer les lignes du 18. Les opérations de surveillance devraient, elles, se poursuivre pendant encore de très longues semaines.
Incendies hors norme
Fabienne Buccio a tenu a dresser un premier bilan de ces incendies "démarrés presque en même temps, et que l'on peu qualifier de hors normes". Au total, ce sont 20 800 hectares qui ont été détruits par les flammes, soit 7 000 hectares à la Teste-de-Buch, ou plus de 20 000 personnes ont été évacuées à titre préventif et 13 800 à Landiras avec plus de 16 000 évacuations.
"La particularité de cette crise exceptionnelle tient à sa durée, près de deux semaines, et à son ampleur, et à la simultanéité de ces deux incendies", a souligné la préfète avant d'insister sur les "conditions climatiques exceptionnelles" qui ont favorisé leurs propagation : canicule, hygrométrie très faible et vents instables.
Les dégâts matériels sont désormais chiffrés : cinq habitations, deux champs de panneaux photovoltaïques, un restaurant, une discothèque et cinq campings ont été détruits.
Vingt-cinq pompiers, dont une douzaine de membres du SDIS 33 ont été blessés lors des interventions, tous légèrement.
Moyens exceptionnels
Les moyens terrestres et aériens engagés étaient, eux aussi inédits : jusqu'à 3 000 sapeurs pompiers engagés simultanément au pic de la crise - 1 200 sapeurs pompiers étaient encore engagés ce dimanche, dont "plus de 1 500 pompiers en provenance de plus de 60 départements (...) et même des sapeurs-pompiers de Genève".
La préfète a également insisté sur l'importance des pares-feux et des travaux réalisés. "Sans eux, les incendies ne serraient pas fixés à cette heure, et ils auraient ravagé d'avantage de forêt".
Entre 2 et 8 avions bombardiers d'eau étaient également engagés sur les lieux selon les jours, ainsi que de deux hélicoptères bombardiers d'eau et d'un autre, loué par le SDIS 33.
Tout en étant mobilisés sur ces incendies, les pompiers ont du, dans le même temps, faire face à une activité soutenue sur le reste de la Gironde : à titre d'exemple, ce sont 284 départs de feux qui ont été signalés dans le département depuis le 12 juillet, date de départ des feux de la Teste-de-Buch et de Landiras.