Tous les habitants du secteur de La Teste et Cazaux ont eu l'autorisation de regagner leur domicile ce samedi 23 juillet. Le feu étant désormais considéré comme fixé. Sur place, c'est le choc pour ceux qui ont tout perdu.
Didier marche sur les décombres de sa maison. Il ne reste plus rien.
Il l'avait achetée en 1987 avec un groupe d'amis aux abords du lac de Cazaux. "Depuis 40 ans on a vécu tous nos week-ends ici, toute une bande de potes du village" dit-il les traits tirés et le regard perdu dans ses souvenirs.
Le quartier est l'un des plus sinistrés du secteur. Sept maisons ont brûlé ainsi qu'un restaurant et de nombreux biens matériels.
"Ca c'est la Twingo qui était destinée à mon fils qui devait passer son permis. Voilà ce qu'il en reste" témoigne à son tour Jérôme, un autre résident des bords du lac.
De retour chez lui il se rend compte qu'il n'a pas été épargné par les flammes. "Ca a brûlé de partout. J'ai deux véhicules carbonisés, la végétation, mes volets ont fondu... Je suis originaire de Cazaux et Cazaux c'est une ville verte, c'est triste. Je ne sais pas comment on va remettre tout ça...Mais on va se mettre au travail, on va tout refaire"
D'autres, en fait la grande majorité des 4000 habitants de la commune, ont retrouvé leurs biens sans dommage. "On était à quatre dans une chambre chez des amis, encore heureusement on avait une solution de logement, mais ça fait du bien de pouvoir rentrer" confie un père de famille.
Dans une maison voisine Claire n'avait qu'une hâte : retrouver ses deux chats qu'elle avait dû laisser sur place au moment de l'évacuation. "Là je suis toute tremblante, ça a été 9 jours d'angoisse même si je sais depuis avant-hier qu'ils étaient en vie parce qu'on m'a envoyé des photos" dit-elle soulagée.
Au total 36 750 personnes ont dû être évacuées des abords des incendies de La Teste et Landiras depuis le départ des feux mardi 12 juillet.
12 500 d'entre elles ont pu regagner leur domicile jeudi et vendredi dernier, 19 000 ce samedi.
Il reste encore 5250 hommes, femmes et enfants concernés par l'arrêté d'évacuation dans le secteur de Landiras. Contrairement à La Teste, le feu y est contenu mais pas encore fixé. Et les risques de reprise sont réels.
Voir le reportage de Victor Gascouat et Morgan Plouchard :