"Laissez-nous travailler !" les patrons de bars et de restaurants girondins vont manifester à Paris

Les représentants de l'UMIH 33 ont pris le train à la gare Saint-Jean ce lundi matin. Direction Paris pour une grande manifestation appelant à la réouverture des restaurants, bars et discothèques le plus tôt possible

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"Il faut nous laisser travailler. Ca fait cinq mois que nous sommes à l'arrêt". Ce lundi matin, Franck Chaumes, vice-président de l'UMIH 33 (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) se préparait à grimper dans un TGV. Direction Paris, pour retrouver des gérants de bars, de restaurants et de discothèques venus de toute la France, à l'occasion d'une manifestation nationale.

"Nous sommes en capacité de rouvrir dans de bonnes conditions"

Un rassemblement dans la capitale, prévu à 13 heures place des Invalides, afin de demander la réouverture des établissements. "Nous ne sommes pas le problème, nous pensons même être une partie de la solution", renchérit Laurent Tournier, président de l'UMIH 33

On a l'impression d'être stigmatisés. Le virus se propage plus dans la sphère privée que dans des lieux encadrés sanitairement. Nous sommes tous formés aux problématiques d'hygiène, nous avons monté un protocole strict dès la première heure. Nous sommes en capacité aujourd'hui de pouvoir rouvrir dans de bonnes conditions.

Laurent Tournier, président de l'UMIH


Des patrons surendettés

L'UMIH s'inquiète notamment des conséquences économiques pour nombres de patrons d'établissements. "C'est une catastrophe, même avec les aides, qui ne sont pas à la hauteur de nos espérances. On a déjà tapé dans les Prêts garantis par l'Etat. Après il va falloir les rembourser, c'est inévitable", alerte Franck Chaumes.

Ces difficultés financières, Christian Cadeville ne les connaît que trop bien. "Ma situation est assez compliquée", reconnaît pudiquement ce propriétaire et gérant d'un bar PMU à Saint-André de Cubzac en Gironde, qui subit de plein fouet le deuxième confinement et une nouvelle fermeture de son établissement.

Plusieurs crédits à rembourser

Christian Cadeville vient de prendre un PGE, un prêt garanti par l'Etat, de quatre-vingt mille euros afin de payer ses charges et de se verser un minimum de salaire "pour manger".  Un choix difficile, alors que le tenancier a déjà trois crédits sur le dos, et qu'il lui reste quatre années de traites à rembourser, soit plus de 6 000 euros chaque mois.

Je suis déjà surendetté parce que j'ai tout fait pour avoir cet établissement.  J'ai trois crédits. Je suis caution personnelle sur ces crédits, ainsi que mon papa.
Si je ne rembourse pas mes crédits, si je dépose le bilan, il devra vendre sa maison pour que je puisse rembourser ces crédits.

Christian Cadeville, propriétaire d'un PMU

"Mon père a travaillé toute sa vie pour avoir sa maison. Je ne peux pas me permettre de lui faire ça ! C'est pour ça que je fais tout pour faire vivre ma société. J'essaie de m'en sortir pour rendre à mes parents ce qu'ils m'ont offert", poursuit le Girondin.

Le témoignage de Christian Cadeville > 

"On m'augmente mon loyer, vous imaginez ?"

A court de trésorerie, il s'inquiète. "L'établissement fonctionne. Mais avec cette crise j'ai perdu près de 70 000 euros. On a fait des efforts pour la santé de tout le monde, mais les aides ne suffisent plus.
Ma propriétaire a augmenté mon loyer en juillet, après le confinement. Je lui paie six mois de loyer à l'avance pour pouvoir la rassurer. Et on m'augmente mon loyer, vous imaginez ?".

Recherche d'emploi

Christian reconnait avoir déprimé pendant deux mois pendant le premier confinement, raconte des insomnies et des "soucis permanents" dans sa tête. Il envisage désormais de travailler en tant que garde-du-corps, son ancien emploi, le temps que son établissement restera fermé. "Je n'ai pas le choix,  je travaillerai n'importe où en France ou à l'étranger. Il faut que l'argent rentre, sinon je coule et je perds tout".

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