Ambiance troublée ce mercredi matin au lycée Jean Monnet de Libourne. Un courrier ciblant une enseignante a été retrouvé ce mardi 10 septembre dans une salle. C'est la deuxième fois qu'elle fait l'objet de telles menaces. Une enquête a été ouverte par le parquet de Libourne.
À l'entrée du lycée, ce mercredi 11 septembre, les sacs des élèves sont contrôlés, un à un. C'est la première fois depuis la rentrée scolaire, le 2 septembre dernier.
Une lettre de menace à caractère raciste a été retrouvée ce mardi 10 septembre dans une salle du lycée polyvalent. Un courrier visant une enseignante en filière professionnelle, qui avait déjà été la cible de menaces de mort en décembre dernier.
"Ça fait peur..."
Certains élèves évoquent les raisons de l'absence d'une de leurs professeurs, le climat de tensions. "Ça fait peur de se dire qu'une professeure a reçu des menaces de mort", témoigne une jeune fille. "On vient à l'école pour être en sécurité et, au final, on ne l'est peut-être pas..."
D'autres élèves sont partagés. Si c'est une mauvaise blague, cette lettre les angoisse. "Moi je dis c'est n'importe quoi tout ça ! On ne se sent pas en sécurité. Il y a déjà eu des lettres... En vrai, ça fait peur ! " confie un adolescent. Son voisin ajoute, lui, qu'il ne comprend pas cet acharnement sur cette professeure. Il la connaît pour l'avoir suivi ses cours l'année précédente.
Elle est gentille c'est une bonne professeure. J'ai du mal à comprendre pourquoi elle a des menaces comme ça.
Un lycéen de Jean Monnet à Libourne
Plusieurs élèves auraient assisté à la découverte de la lettre et au choc qu'elle a provoqué chez l'enseignante. Certains élèves y vont de leur hypothèse, pensant qu'un différend entre l'enseignante et un élève peut être à l'origine de ce message, dans le but de "faire rigoler les camarades". "Moi je pense que c'est juste une manière méchante de se venger", avance un jeune homme.
Une enquête ouverte
Le Parquet de Libourne indique dans un communiqué publié ce mardi soir, ouvrir une enquête pour "menaces de mort à l’encontre d’une personne chargée de mission de service public, commises en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion".
L'enquête a été confiée à la Communauté de brigades (COB) de Libourne et à la brigade de recherches de Libourne.
Une gestion plus apaisée
La professeure, troublée par la missive de menaces, a été soutenue par la direction du lycée qui l'a accompagnée dans sa démarche pour porter plainte auprès de la gendarmerie. Ce mercredi matin, un adjoint de la DASEN est venu s'entretenir avec les professeurs sur le sujet. Un professeur témoignait d'ailleurs de la gestion plus "apaisée" de cette affaire en comparaison de ce qui s'était passé l'an dernier.
Un précédent en décembre 2023
En décembre 2023, deux établissements de Libourne, le collège Marguerite Duras et le Lycée Jean Monnet, avaient déjà été visés à l'époque. Des menaces de mort, dont certaines à caractère raciste, avaient été émises à l'encontre des membres de l’équipe pédagogique. Les professeurs avaient alors exercé leur droit de retrait le 4 décembre et pendant une semaine.
L'équipe pédagogique comme les élèves avaient déjà dénoncé une montée de la violence verbale, physique parfois. Une atmosphère d'insécurité qui, disaient-ils, contribue à discréditer l'établissement scolaire.
Un placement de l'établissement en Réseau d'Education Prioritaire (REP) est régulièrement demandé par le lycée comme les syndicats enseignants.