Sapin, cadeaux, famille, bûche, avec parfois une crèche, une dinde et des marrons, sans oublier le gros bonhomme habillé en rouge avec une grande barbe et un gros ventre … Oui, nous parlons bien de Noël dans ce nouveau numéro de NoA Histoire et plus particulièrement de la fameuse lettre !
Une feuille de papier et un crayon, parfois un peu d’aide pour la rédiger, la lettre au Père Noël, malgré la numérisation, est une tradition qui perdure. Mais d’où vient-elle ?
Comme il est de coutume avec les traditions, il y a plus d'hypothèses que de vraies réponses. Et encore, la chance est de notre côté, puisque le Père Noël n'est pas si vieux ! Il apparait dans le courant du XIXe siècle, issu de la tradition de Saint-Nicolas, beaucoup plus ancienne.
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Sa forme est immuable… : "Père Noël, j'ai été sage, je souhaiterais donc... ", mais les demandes, elles, ont beaucoup évolué avec le temps : dès le début, le baigneur a la cote. Mais dans les années de crise, les années 30 par exemple, les requêtes sont moins futiles, et les oranges font leur apparition. Dans les années de guerre, on demande du bonheur, de la paix, et le retour de papa qui est sur le front. Ces lettres étaient déjà envoyées via la Poste, mais jusque-là, pas de réponse. C'est après-guerre que tout va changer, sous la forme d'un véritable conte de Noël.
De Veules-les-Roses à Libourne
Il y a eu plusieurs histoires similaires, mais la postérité retient celle de Veules-les-Roses, en Seine-Maritime. Magdeleine Homo, postière de son état, est frustrée de voir les lettres des enfants rester sans réponse. Avec la complicité de la factrice, elle prend sur elle d’ouvrir le courrier (ce qui est illégal) et commence à répondre aux enfants du village.
Au fur et à mesure, le courrier est plus important. On vient poster sa lettre à Veules-les-Roses, puisque de là, le Père Noël répond !
Cela dure 12 ans. Cependant, avec le succès, la direction finit par l'apprendre, et voit ça d'un très mauvais œil. Qu'à cela ne tienne, Magdeleine Homo fait remonter jusqu'au ministre, un certain Jacques Marette. Lui trouve l'idée géniale et en 1962, il instaure officiellement à la Poste un secrétariat du Père Noël ! Cette année-là, c'est sa sœur, la célèbre pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto, qui écrira la réponse-type, envoyée aux enfants.
Face au succès, le service déménage à l'ancien dépôt des rebuts de la Poste, à Libourne en Gironde, où il est encore aujourd'hui.
Un million de réponses à envoyer !
Et ainsi, chaque année, du 14 novembre au 20 décembre, sans besoin d'affranchissement, toutes les lettres au Père Noël sont acheminées là-bas et, si elles parviennent avant la date limite (et avec une adresse de retour), une réponse est envoyée. On parle tout de même de plus d'un million de lettres chaque année. C’est la période de plein emploi pour les lutins.
Précision utile : peu importe l'adresse. "Rue des Nuages", "Avenue du ciel" ou "Route des étoiles", "code postal Pôle Nord", la missive arrive à destination. C'est la magie de Noël...
Si ces lettres viennent principalement d'enfants, et de France, il y a aussi des adultes qui écrivent, et le Père Noël a déjà reçu des lettres de près de 150 pays. Les réponses sont alors en anglais. À noter que depuis 1982, les Canadiens nous copient.
Dépêchez-vous ! Vous avez peut-être encore le temps de sacrifier à la tradition, puisque nous le savons, vous avez été très sage cette année…
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