Lettre de menaces adressée à une professeure : enseignants et inspection académique en désaccord sur le droit de retrait et les conditions d'une reprise

Quatre jours après la découverte d'une lettre de menaces de mort déposée dans un casier d'une professeure au lycée Jean Monnet de Libourne (Gironde), l'encadrement scolaire invoque toujours son droit de retrait et réclame des moyens supplémentaires. Selon l'inspection académique, la sécurité de l'établissement est assurée, et ce droit de retrait n'est pas légitime.

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Aux abords du lycée Jean Monnet de Libourne (Gironde), l'ambiance demeure pesante. La majorité des cours n'ont toujours pas lieu. Quatre jours après la découverte une lettre de menaces de morts sur fonds de racisme retrouvée dans le casier d'une professeure, une quarantaine d'enseignants de l'établissement refuse toujours de reprendre le travail. Ils invoquent leur droit de retrait. 

Interrogations et méfiance chez les élèves

Sur place, les élèves ressentent toute cette pression au sein du lycée. "Tout le monde se pose des questions sur ce qu'il se passe en ce moment, même si on essaie de relativiser" lance un jeune à la sortie des cours. Il se dit néanmoins "en sécurité", et pense "que ça va bien se passer".

L'un de ses camarades sent lui "moins de concentration" en salle de classe, et même "de la méfiance" avec des professeurs qui "essaient de faire attention à ce qu'ils voient, ce qu'ils entendent".

"Peur et manque de considération" du côté des profs

Ces derniers ont vécu une semaine particulièrement éprouvante. Réunis dans le centre-ville de Libourne à la mi-journée, ils font part de leur désarroi. "Les collègues sont fatigués, épuisés. On a un sentiment de peur aussi et un manque de considération de nos hautes instances qui n’ont envoyé personne pour nous soutenir, tout simplement" développe Sophie Courseaux, professeure de Lettres histoire et syndicaliste à FO. 

Depuis lundi, deux agents de sécurité vérifient les sacs des élèves (sans les fouiller) de 8 heures à 9 heures à l'entrée de l'établissement. Insuffisant pour Laurence Garreau, professeure de Lettres. Elle espère "des moyens supplémentaires en surveillance", et la possibilité de "fermer l’établissement pour pouvoir faire cours en distanciel". Cette seconde demande a été rejetée par l’Éducation Nationale.

"Si on ne fait pas cours, on est gréviste" pour l'inspection académique

"Des pistes ont été explorées avec le personnel, qui ne souhaite pas non plus transformer l'établissement en bunker" assure Marie-Christine Hebrard, inspectrice académique de la Gironde, sur la question de la surveillance des affaires des élèves. "Il faut être vigilant, continuer de vivre et travailler dans une ambiance respectueuse."

Elle promet "comprendre la façon dont cet évènement a été reçu", et qu'en réponse, "une cellule d'écoute a été mise en place pour ceux qui le souhaitent". Quant à l'invocation du droit de retrait, Marie-Christine Hebrard indique que tout a été clarifié en amont. "L'idée est : on reprend normalement les cours. Si on ne fait pas cours, on est gréviste. Ça a été annoncé tout de suite, il n'y a aucune surprise."

Les cours devraient reprendre normalement lundi au lycée. Une plainte a été déposée et est en cours de traitement. 

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