Les réacteurs nucléaires de la central du Blayais, en Gironde, souffrent de problème de fabrication au niveau des composants de soudure, annonce EDF, dans un communiqué, ce mercredi 18 septembre.
Les réacteurs n° 3 et 4 de la Centrale nucléaire du Blayais, en Gironde, comportent des malfaçons au niveau des générateurs de vapeur. Le travail, réalisé au plan national a démontré que six réacteurs sur le territoire français étaient touchés par ces problèmes de fabrication. Cette annonce fait suite à celle de Bernard Doroszczuk, le président de l’ASN, qui évoquait déjà, au mois de septembre,les problèmes de soudure de cinq réacteurs en France.
Le site de Framatome inspecté
L’ASN, l’autorité de sûreté nucléaire, est aujourd’hui en inspection sur le site de fabrication de Framatome, le constructeur de ces réacteurs, à Saint-Marcel (Saône-et-Loire).
Nous avons demandé des compléments à l’analyse réalisée. Nous prendrons position en fonction de ces nouveaux éléments »
Evangelia Petit - chargée de communication de l'ASN -
Il s'agit en effet d'écarts de performance repérés lors des tests réalisés par la centrale.
Ce sont des écarts de conformité. Nous avons cependant des marges suffisantes qui montrent que la sûreté nucléaire n'est pas mise en jeu. Ces deux réacteurs fonctionnent dans toutes les situations, et ne devraient pas être modifiés dans les trente ans à venir, explique la centrale nucléaire de Blaye.
Pas d’action immédiate
« A ce stade de l’instruction technique portant sur ces composants, EDF estime que les écarts constatés ne remettent pas en cause l’aptitude au service des matériels et ne nécessitent pas de traitement immédiat. », explique EDF dans son communiqué.
Ainsi, malgré ces malfaçons, les réacteurs peuvent continuer à fonctionner sans risque, en attendant le verdict de l’ASN. L’agence peut en effet statuer sur l’arrêt des réacteurs, si la situation se révélait dangereuse, avec des risques de rupture.
Les générateurs de vapeur ne peuvent être remplacés qu’une fois. À la centrale de Blaye, ils l’ont été entre 2014 et 2015, pour un coût environnant les 110 millions d’euros. Il s’agirait donc d’une décision lourde de conséquences pour la centrale, qui subvient aux deux tiers des besoins en électricité de la région Nouvelle-Aquitaine.
26 milliards de KWh en 2018
Située dans la commune de Braud-et-Saint-Louis en Gironde, elle fonctionne depuis 1981. Ses quatre réacteurs REP (réacteurs à eau sous pression), refroidis par les eaux de la Garonne, génèrent chaque année 27 TWh, soit 6,15 % de la consommation française. En 2018, ce sont donc 26 milliards de KWh qui ont été produits.