Le périmètre de sécurité autour de la centrale du blayais étendu à 20 km

L'Etat a décidé de renforcer le dispositif de protection des personnes autour des 19 centrales nucléaires françaises. En élargissant les plans particuliers d'intervention. Ils concernent désormais toutes les communes situées dans un périmètre de 20 km. Au lieu de 10 auparavant. 

Ce sont désormais 80 communes et 86 179 personnes qui sont concernées par le PPI (plan particulier d'intervention) de la centrale nucléaire du blayais, située sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde.

Au lieu de 23 communes jusqu'à présent.

Cette extension "vise à organiser au mieux la réponse des pouvoirs publics ainsi qu’à sensibiliser et préparer la population à réagir en cas d’alerte nucléaire" explique un communiqué de la préfecture et de l'autorité de sûreté nucléaire.
 



Une décision prise en 2016, en réaction à la catastrophe de Fukoshima "et en cohérence avec les pratiques internationales". 

"L’élargissement de la zone de planification n’est pas lié à un accroissement du risque nucléaire"
précise l'ASN, "mais permet d’améliorer l’information et la protection des personnes ainsi que la réactivité des acteurs de la gestion de crise".
 

Une opération de communication plutôt qu'une vraie mesure de protection



Le réseau Sortir du Nucléaire juge ces mesures "dérisoires" en cas d'accident nucléaire.

Il rappelle que le nuage radioactif ne s'étend pas en "cercle parfait" et ne s'arrête pas à 20 kilomètres des centrales. 

Au Japon par exemple, "des retombées notables" de radioactivité ont été mesurées à plus de 150 km de Fukushima.

En 1986, après la catastrophe de Tchernobyl, "la dispersion réelle des radionucléides" s'est étendue sur près de 2000 km.

Selon l'organisation anti-nucléaire, les risques sont réels dans un périmètre de 200km, il faudrait donc étendre les PPI d'autant.

Cette "distribution de pastilles d'iode dans un périmètre restreint ne correspond en rien à l'étendue du nuage" regrette t-elle, rappelant également que l'iode ne protège pas de tous les risques liés à une catastrophe nucléaire et ne convient pas à toutes les personnes.

"La seule solution véritablement efficace reste une sortie du nucléaire en urgence" soutient l'organisation.
 

Distribution de pastilles d'iode en septembre



Les personnes concernées par cette extension de périmètre de prévention vont recevoir un courrier leur expliquant le dispositif.

Elles seront invitées à aller chercher des comprimés d'iode en pharmacie à partir du mois de septembre. 

Pour les autorités, cette campagne doit permettre de "développer une culture de la radioprotection chez les citoyens" et de "sensibiliser les particuliers et les établissements recevant du public à la nécessité de retirer les comprimés d’iode en pharmacie". 

Elle est pilotée par les préfectures de Gironde et de Charente-Maritime qui ont déjà organisé des réunions d'information avec les élus locaux et les personnels de santé.

Un numéro vert est mis à la disposition du public : le 0 800 96 00 20.

Et un site internet "distribution -iode.com" explique la conduite à tenir en cas d'alerte. 
 

Une centrale vieille de 38 ans



Les unités de production de la centrale du blayais ont été connectées au réseau EDF entre les années 1981 et 1983.

Elles sont au nombre de quatre, d'une puissance de 900 MW chacune. Et permettent d'alimenter les deux tiers de la Nouvelle-Aquitaine en électricité.
 
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