Le maire de Pauillac (Gironde) et trois bénévoles sont de retour de la frontière ukraino-polonaise accompagnés de huit ukrainiens, vendredi 18 mars 2022. Ces mères et leurs enfants seront pris en charge par la commune. Une maison leur a été préparée.
"Hier, franchement, j’ai pleuré mais on a choisi de faire confiance", raconte Oksana Klyuchnikova. Cette Ukrainienne, mère de deux adolescents de 14 ans, a fui avec ses enfants sa ville, située en République du Donetsk, il y a déjà plusieurs semaines. Là-bas, elle a laissé sa vie et son salon de coiffure. Aujourd’hui, elle vient d’apprendre que deux missiles sont tombés dans le quartier où se trouve son logement.
Après avoir passé quatre jours en Pologne, dans un centre commercial aménagé en camp de réfugiés, elle a décidé de suivre le maire de Pauillac. Florent Fatin est arrivé à Przemyśl à la frontière ukraino-polonaise mercredi dernier, accompagné de trois bénévoles, avec un camping-car et un minibus de la ville, remplis de vivres et de médicaments, récoltés par les Pauillacais depuis plusieurs jours.
Cet élu médocain a également décidé de rapatrier des réfugiés ukrainiens en France.
Une ONG nous attendait sur place, Corridor citoyen. Il fallait que je m’identifie, que je prouve que j’étais maire de ma commune. Pour que les gens n’aillent pas n’importe où.
Florent FatinMaire de Pauillac
Retour à Pauillac
Après l’étape de la vérification, les trois bénévoles, le maire et les deux familles - composées de huit personnes - ont entrepris un périple long de plus de 2000 km et de près de trente heures.
"Le début a été difficile. Huit personnes qui partent avec quatre inconnus qu’elles n’ont jamais vu dans un endroit dont elles n’ont jamais entendu parler, c’est difficile. Au fil du voyage la relation humaine a permis de faire connaissance, de se dire qu’elles allaient être bien accueillies. Et vous avez la preuve ce soir que la population est heureuse de les accueillir à Pauillac", se réjouit le Maire.
Reportage : arrivée des huit réfugiés ukrainiens à Pauillac (Gironde)
"Commencer à vivre à nouveau"
À leur arrivée en effet, bénévoles et Pauillacais ont préparé une maison, prêtée par la mairie, dans laquelle les deux familles resteront quelques temps. Un lieu où elles pourront enfin poser leurs affaires. Lundi, les enfants iront à l’école. Une installation sur la commune probablement durable, explique le maire : "Il ne leur reste pas grand-chose là-bas. Un papa peut-être", explique-t-il.
Mais pour l’heure, place au repos. "On va se calmer. On est perturbés, le système nerveux est perturbé. Il faut qu’on commence à vivre à nouveau d’une façon ou d’une autre", explique Oksana qui espère très vite retravailler et apprendre la langue.
