De plus en plus de communes font le choix de baisser leur limitation de vitesse, sur une grosse partie de leur territoire. À Bruges, au nord de Bordeaux, 80 % du réseau routier est désormais limité à 30 km/h.
C'est une petite révolution qui se joue pour les usagers du volant. À Bruges, dans la métropole bordelaise, depuis le 1er septembre 2024, la vitesse est désormais limitée à 30 km/h sur la majorité de la commune. Un choix justifié pour des questions de "sécurité routière et de santé publique", comme s'en est expliqué l'adjoint au maire de Bruges Sébastien Bringtown dans une vidéo postée par la municipalité.
Un changement qui fait débat
Parmi les usagers, comme à chaque changement du code de la route, les "pour" et les "contre" s’élèvent et s’affrontent. "Je pense que c’est très bien, affirme une habitante, avant de rajouter : comme il y a des enfants à la sortie des écoles, il faut faire attention et parfois, les gens roulent assez vite."
Pour un autre automobiliste, livreur de son métier, l’abaissement des limitations de vitesse n’était pas nécessaire : "Je ne vois pas trop ce que ça change. Déjà à 50 km/h, c’est compliqué de respecter les limitations, mais alors à 30, c’est pire !"
Et comme toujours sur ce genre de sujet, il y a ceux qui sont : "ni pour, ni contre, bien au contraire" ; "Il y a beaucoup de circulation sur Bruges. Je pense que ce n’est pas plus mal de limiter la vitesse. Est-ce que tout le monde le respecte ? Je ne sais pas", affirme une Brugeoise avant de de reconnaître : "moi aussi parfois, je dépasse un peu !"
Des aides pour se rappeler que la vitesse a changé
Pour aider les automobilistes à appréhender ces changements, la municipalité a mis en place plusieurs choses : de nouveaux panneaux signalétiques, des radars pédagogiques ainsi que des ralentisseurs.
La maire de Bruges, Brigitte Terraza (DVG), également vice-présidente de Bordeaux Métropole, estime que ce changement de limitation de vitesse est "naturel".
L’espace est partagé avec les piétons, les cyclistes et se doit d’être apaisé.
Brigitte TerrazaMaire de Bruges
Autre argument avancé par l'élue : les vitesses de freinage qui sont divisées par deux à 30 km/h lors d’une confrontation brutale avec un obstacle.
Un trafic plus fluide
Au sud de la métropole, à Bègles, la limitation de vitesse est passée à 30 km/h en 2019. Cinq ans plus tard, on s’aperçoit que la vitesse globale a diminué : 85 % des automobilistes roulent à moins de 37 kilomètres par heure.
Les signalétiques ont changé. Depuis la mise en place du 30 km/h, les "cédez le passage" et les priorités à droite ont été préférés aux carrefours à feux. Ce qui a facilité la fluidité du trafic, mais a réduit les risques d’accidents et de mortalité.
Selon l'Organisme mondial de la santé (OMS), un choc entre un piéton et une voiture est cinq fois plus important à 50 qu’à 30 km par heure.