Le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Eric Zemmour a été condamné lundi 17 janvier à 10.000 euros d'amende pour provocation à la haine pour des propos sur les mineurs migrants isolés. Les départements des Landes et de la Gironde, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne dans notre région, avaient porté plainte en octobre 2020.

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Les départements des Landes et de la Gironde, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, étaient montés au créneau en septembre 2020, eux qui ont la responsabilité de ces jeunes mineurs non accompagnés, pris en charge par l'aide sociale à l'enfance. Ils s'insurgeaient des propos employés par Eric Zemmour à l'époque sur le plateau télévisé de la chaîne Cnews. 

Il a donc été jugé pour avoir qualifié les migrants mineurs isolés de "voleurs", "assassins", "violeurs" sur cette chaîne en 2020, alors qu'il était chroniqueur d'une émission, pas encore évidemment candidat à la présidentielle. "C'est une invasion permanente", "c'est un problème de politique d'immigration", avait-il ensuite vociféré toujours sur le plateau.

Le tribunal a donc condamné le candidat d'extrême-droite à 10 000 euros d'amende. 

Les parties civiles ont réagi à la sortie du tribunal. "Il faut qu'il comprenne qu'on ne laissera pas passer." a répété l'avocat des parties civiles Arié Halimi. "C'est une décision importante car derrière ce projet médiatique, il y a un projet politique, un projet de haine qui tend à stigmatiser les personnes en raison de leur origine, de leur confession, de leur race", a réagi après la condamnation
l'avocat de la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Une trentaine d'associations s'étaient constituées parties civiles, dont SOS Racisme, la LDH et la Licra, ainsi que des conseils départementaux. C'est aussi une satisfaction pour ces 15 départements qui "considèrent même qu’il s’agit d’une victoire pour la démocratie. Cette condamnation prouve qu’on ne peut pas dire n’importe quoi impunément. Que la justice est là pour protéger des paroles les plus abjectes." font-ils savoir dans un communiqué ce lundi après-midi.

Des élus choqués par de tels propos

Le 30 septembre 2020, Jean-Luc Gleyze, pour le département de la Gironde avait réagi. Celui qui était aussi président du groupe de gauche de l'Assemblée des Départements de France, annonçait alors  " faire barrage aux propos haineux et à caractère racistes qui portent atteinte aux mineurs non accompagnés pris en charge par le Département de la Gironde." 

L'immense majorité des jeunes migrants qui nous sont confiés manifestent une très forte volonté d'insertion. J'ai tous les jours des témoignages d'employeurs ou de formateurs qui saluent leur implication et leur courage.

Jean-Luc Gleyze - pdt du conseil départemental de la Gironde

Gironde.fr - septembre 2020 -

Eric Zemmour fait appel

Eric Zemmour était absent ce lundi 17 janvier pour le jugement comme lors du procès en novembre dernier. Cet habitué des procédures judiciaires a immédiatement dénoncé "une condamnation idéologique et stupide". "À l'occasion de ce procès, une dizaine d'associations antiracistes et une vingtaine de conseils départementaux, essentiellement de gauche, se sont constitués partie civile à moins de trois mois du premier tour de l'élection présidentielle, et le tribunal s'est empressé de satisfaire à leurs caprices. C'est la condamnation d'un esprit libre par un système judiciaire envahi par les idéologues", a dénoncé le candidat dans un communiqué.
"Nous voulons la fin de ce système qui resserre chaque jour un peu plus le garrot sur la liberté d'expression et le débat démocratique. Ce système fabrique du délit d'opinion de manière industrielle. Il est urgent de chasser l'idéologie des tribunaux", a ajouté l'ancien chroniqueur de CNews, qui avait déjà dit à l'automne qu'il voulait "enlever le pouvoir (aux) contre-pouvoirs" comme "la justice, les médias, les minorités".

Le candidat à l'élection présidentielle a immédiatement fait savoir qu'il faisait appel de sa condamnation. 

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