Avec des vacances de Pâques concentrées sur deux semaines et des déplacements autorisés à minima, les professionnels du tourisme broient du noir. Ils espèrent maintenant une reprise d'activités en mai et tablent sur une belle saison estivale comme en 2020.
Au lendemain du tour de vis sanitaire national face à la flambée des cas de la COVID-19, les professionnels du tourisme sont à l'image de bon nombre de français : ils n'ont pas franchement le moral !
Entre résignation et espoir d'une reprise d'activités pour les week-ends de mai, ils font à nouveau le dos rond. Le renforcement des mesures sanitaires avec des déplacements très restreints (10 km autour de chez soi, sauf exception) met un coup de frein brutal au lancement de la saison pour les vacances de Pâques.
Ainsi au Pays basque, la semaine Sainte sonne traditionnellement le top départ de l'année touristique. Mais cette fois, il n'en sera rien confie le directeur général de l'Office de tourisme Pays basque.
Les clients espagnols, eux aussi confinés, ne sont pas là alors qu'ils sont habituellement très nombreux. Quant aux français, nous aurons des résidents secondaires certes, mais pas de touristes. De toute façon, toutes les activités ou presque sont fermées, comme les restaurants. Après, on a la chance d'être au Pays basque, d'avoir de grands espaces : cela fera le bonheur des promeneurs même dans un rayon de 10 km !
Plus au Nord, à l'Office de tourisme Médoc Atlantique, on tente de rester positifs. La structure regroupe 14 communes du littoral (de Lacanau au Verdon). Là aussi, on mise sur la destination "nature" pour séduire des "quasi-confinés"
Le taux de réservation des locations de vacances se situe entre 20 et 30 % pour la période de Pâques, c'est pas mal pour la saison. Et puis beaucoup de professionnels avaient déjà repoussé l'ouverture de leurs établissements (comme des campings). Donc on ne peut pas dire que ce soit de la déception ici. Même si on regrette de devoir fermer nos huit bureaux d'accueil par mesure sanitaire.
Bordeaux 1ère destination à la SNCF
Avant que la règle des déplacements à minima s'applique, les annonces du Chef de l'Etat ont eu un effet quasi immédiat : celui d'une flambée de réservation de billets à la SNCF. Et c'est Bordeaux qui arrive en tête des destinations TGV les plus demandées.
Au total, la SNCF a enregistré une hausse de 25% des ventes nationales mercredi soir par rapport à la veille. La moitié des 130 000 voyages achetés concernent le week-end de Pâques. Mais seulement un quart des TGV sont occupés à plus de 80 % pour cette période.
Bordeaux est la destination la plus vendue devant Lyon et Marseille.
Dans le même temps, la SNCF a enregistré 40 000 annulations suite à l'allocution présidentielle, c'est cinq fois plus que la veille.
Il y aura donc du monde dans notre région, mais pas vraiment les habituels touristes des congés de Pâques.
Communiqué de presse : tous les trains prévus circuleront ce week-end.
— Groupe SNCF (@GroupeSNCF) March 31, 2021
Ce sont près de 1 500 TGV et 220 Intercités @SNCF qui circuleront de vendredi 2 à lundi 5 avril inclus.
Après Pâques, quelles perspectives ?
Si les professionnels du tourisme se sont fait une raison pour les vacances de Pâques, c'est maintenant le mois de mai qu'ils ont en ligne de mire. A condition que la vis sanitaire se desserre et que les restaurants puissent à nouveau accueillir des clients.
Les vacances intermédiaires sont toujours très "météo-dépendantes" et les réservations se font de plus en plus à la dernière minute
Mais c'est surtout l'été qui sera la clé. Tous rêvent de revivre la saison estivale 2020 avec des taux de remplissage proche de 100 % grâce aux vacanciers français restés en métropole à cause des contraintes sanitaires internationales.
Nous affichons déjà un taux de remplissage de 50 % dans les locations saisonnières et résidences secondaires pour la période mi-juillet mi-août. Et comme l'an passé, tout va se jouer en quelques semaines avant l'été, il faudra être hyper réactif. Mais on est mieux préparé aujourd'hui après l'expérience de l'an passé.
Ce seront encore des vacances vertes explique le directeur général de l'Office de tourisme Pays basque.
Pour lui, les français vont à nouveau privilégier le tourisme tricolore au vu des incertitudes sur les déplacements à l'étranger.
Il y aura beaucoup de monde, peut-être trop même, mais on gérera. Toute notre économie du tourisme en a un besoin vital. Mais il faut que la météo soit de la partie comme en 2020 où nous avons eu un été exceptionnellement beau
Si les français restent en France pour l'été 2021, la Nouvelle Aquitaine devrait en effet en retirer d'importantes retombées. La région se revendique première destination des français en vacances. Les enjeux sont colossaux puisque le tourisme est le principal secteur économique de Nouvelle Aquitaine générant 110 000 emplois directs.