Une fois digérée la finale de la Coupe du Monde perdue face aux All Blacks et pris le pouls de l'éprouvant rugby européen, l'expérimenté trois-quart australien Adam Ashley-Cooper semble s'épanouir à Bordeaux-Bègles, bien installé en haut du Top 14.
Cela fait quatre mois qu'il a débarqué sur les bords de la Garonne, motivé par cette première expérience loin de son île continent. Certains se sont ouvertement interrogés sur cette venue, comme l'ancienne star irlandaise Brian O'Driscoll.
"AAC n'est pas allé à Bordeaux pour gagner des titres en Top 14, il y est allé pour un peu de soleil et une pension de retraite", déclarait Brian O'Driscoll en décembre.
Après s'être "clashé" sur les réseaux sociaux avec l'ancien centre du Leinster, l'intéressé, qui fêtera ses 32 ans dimanche le jour de la réception de Clermont (16h15), est passé à autre chose, voulant prouver sur le terrain que son engagement avec l'UBB, 5e du Top 14, était total.
Plus observateur qu'animateur à ses débuts au centre - un seul essai contre Exeter en Champions Cup - il a mis un peu de temps à se familiariser avec "ce rugby très différent" pour lui.
"Si on ajoute le Top 14 et la Coupe d'Europe, cela fait environ 30 ou 40 matches dans la saison, c'est éprouvant physiquement et mentalement", estime l'ancien joueur des Waratahs. "Mais j'apprécie ce défi".
Les bonnes performances de l'UBB qui prône depuis le début de la saison les rotations d'un match sur l'autre lui ont permis de trouver à la fois du rythme et sa place. Mais il manquait l'étincelle. Celui qui restait sur un triplé retentissant contre l'Argentine en demi-finale de la Coupe du monde a donc attendu début mars contre Oyonnax pour lancer véritablement sa saison.
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— rugby365.com (@rugby365com) March 24, 2016
"Influence positive"
Placé à l'aile, Ashley-Cooper a marqué de nouveau trois essais, comblant son président Laurent Marti, admiratif de "sa capacité hallucinante à bien se placer"."J'ai juste fini le bon travail de mes coéquipiers", déclarait modestement Adam ce soir là. "Cela faisait longtemps que je n'avais pas bien joué donc je suis heureux de ma performance"."C'est un compétiteur, quelqu'un de fier. Jusqu'à présent, il voyait bien qu'il n'arrivait pas à donner tout ce qu'il voulait donner. Aujourd'hui, il est tranchant et talentueux", ajoutait le dirigeant bordelais.
Sa réponse venait surtout deux semaines après une discussion avec son manager Raphaël Ibanez lui demandant "de muscler son jeu".
"C'est un joueur qui a une influence positive sur le groupe mais je crois qu'on était en droit d'attendre plus de sa part depuis son arrivée", estimait Ibanez.
"Les joueurs de classe internationale doivent s'attendre à ce que leurs entraîneurs les placent face à leurs responsabilités. La réponse qu'il a donnée sur le terrain me satisfait, avec des gestes techniques de grande classe" expliquait Ibanez.
Son aura rejaillit même sur l'ensemble de la ligne de trois-quarts bordelais, plutôt jeune et attentive à l'expérience et aux conseils du Wallaby donnés "en "franglais", une langue hybride", sourit Adam.
"J'essaie de communiquer autant que je peux. J'ai joué plus de 100 tests (114 en fait) donc j'ai la responsabilité de donner l'exemple", admet-il.
Ses récentes performances ne sont pas non plus passées inaperçues aux antipodes, surtout aux yeux de son sélectionneur Michael Cheika attendu en Europe ces prochains jours pour rendre visite à ses internationaux susceptibles de disputer le prochain Four Nations.
"Pour le moment, je n'y pense pas", coupe Ashley-Cooper.
"Mes pensées sont uniquement axées sur Bordeaux. Nous prendrons une décision après la saison. Mais vous savez, physiquement, c'est exigeant et je ne rajeunis pas".