Ecoles de parapentes et particuliers sont de plus en plus nombreux à fréquenter la dune du Pilat. Un site mondialement connu pour la beauté de son paysage et ses conditions de vol très douces. Problème : les accidents se multiplient. Quasiment un par semaine chaque été. Il y a urgence à règlementer.
"On se retrouve avec plus de monde en l'air, plus de monde sur le terrain. Et de plus en plus d'écoles viennent faire des stages ici" constate Harold Pluvieux, un moniteur de parapente qui pratique la discipline depuis 17 ans sur la dune.
"Tous les ans il y a une dizaine d'interventions d'hélicoptères et des blessés graves évacués. L'été c'est à peu près une intervention par semaine" déplore t-il.
Au problème de surfréquentation, s'ajoute cette année la restriction d'accès à une partie de la dune. Le côté sud vient en effet d'être revégétalisé. Le conservatoire du littoral et les municipalités locales espèrent ainsi stabiliser le sable qui recule de 3 à 5 mètres par an, et menace de recouvrir la route reliant La Teste à Biscarosse.
"Ca réduit la zone" pour les parapentistes qui l'utilisaient pour les excercices de décollage et d'attérissage reconnaît Guillemette Rolland, déléguée du Conservatoire du Littoral en Nouvelle-Aquitaine. "Mais ils peuvent utiliser toute la dune", "ils doivent juste changer leurs habitudes". "Ce sont des travaux d'urgence que nous effectuons pour retarder le recul de la dune" explique t-elle.
"La priorité n'est pas uniquement l'érosion de la dune, c'est aussi la sécurité des parapentistes" alerte, de son côté, Didier Bouquillard, le président du club local de vol libre. Il regrette qu'il n'y ait pas eu d'aménagement concerté "qui aurait permis de garder un petit espace pour décoller" sur cette zone sud. "Là l'espace est très réduit, on ne peut aller que sur les extrêmités et c'est beaucoup plus périlleux, seuls des parapentistes chevronnés peuvent y arriver".
Les professionnels, comme les particuliers, sont donc contraints de se regrouper, tous, plus au nord, où se trouvent déjà de nombreuses écoles. "Il faudrait limiter le nombre de professionnels qui font voler les touristes en bi-place en même temps, avec de très larges ailes" préconnise Didier Bouquillard. "On a quelquefois 4, 5, 6 biplaces en l'air et les petits parapentes particuliers sont gênés. Les risques d'accidents sont importants et il y en a" ajoute t-il.
"Les professionnels sont trop nombreux, les particuliers ne peuvent plus utiliser l'espace aérien" selon lui.
Le problème est d'autant plus aigu au nord, près du parking, où le flux de touristes est énorme en été et où de plus en plus d'écoles s'installent. Cette zone devra être règlementée.
Restera le centre de la dune pour voler. Mais les sensations n'y sont pas aussi fortes car l'endroit est moins soumis aux vents...
Ces trois dernières semaines, trois personnes ont été gravement blessées sur la dune dans des accidents de parapente. Un homme de 27 ans, le 21 mai dernier, un enfant de 6 ans hier matin et un homme de 32 ans hier soir.
Regardez le reportage d'Eddylia Eugèbe-Mormin et Nicolas Pressigout :