Tourné en Haute-Vienne en août et octobre 2020, le film "Lugor Espèr" aura besoin de l'aide de donateurs pour voir le jour. Le budget de tournage et de post-production a été alourdi par le contexte sanitaire lié à l'épidémie de Covid-19. Un financement participatif est lancé.

Pour le jeune réalisateur Pierre Migozzi, 25 ans, originaire de Rilhac-Rancon en Haute-Vienne, son deuxième court-métrage est une belle aventure, rendue plus compliquée par l'épidémie de Covid-19.

Son film, "Lugor Espèr" (lueurs d'attente en Occitan), raconte l'histoire d'un petit garçon pendant la Seconde Guerre Mondiale, dont le quotidien est bouleversé par le départ de son grand frère dans les rangs de la Résistance. Un court-métrage historique de 32 minutes conçu comme un conte sur cette période noire que fut l'Occupation.



C'est tout naturellement que le jeune réalisateur, aujourd'hui installé à Paris, a choisi les terres de son enfance, en Haute-Vienne, marquées par la Résistance, pour tourner son film. L'ancienne école de Bled à Bonnac-la-Côte, le musée de la vie rurale à Montrol-Sénard, et une vieille ferme à Thouron lui ont notamment servi de décors.

 

Des frais imprévus

Adossé à l'association haut-viennoise "A pas contés", qui promeut le conte en Limousin, Pierre Migozzi avait prévu, à l'origine, d'auto-financer son deuxième court-métrage. "Un investissement sur l'avenir" nous disait-il en octobre dernier lorsque nous l'avions rencontré sur le tournage du film. Le budget était estimé à 14 000 €. Le jeune homme avait puisé dans ses épargnes et fait appel à quelques parrainages privés pour réunir cette somme.

Seulement, l'épidémie de Covid-19 est passée par là. Retardant d'abord le tournage, puis obligeant à le scinder en deux, en août et octobre 2020, multipliant de nombreux frais de location de matériel et de transport. A l'issue des 9 jours de tournage, le budget initial était déjà dépassé. 
Il a fallu aussi prendre en compte quelques aléas de tournage, comme cette tempête survenue une nuit avec des vents de 100 kms/h qui ont endommagé une partie du matériel et obligé à faire jouer la franchise de l'assurance.



Début janvier, le jeune réalisateur a attaqué le montage de son film à Paris, avec quelques dettes à rembourser et encore toute la partie de post-production à financer. "C'était impossible d'abandonner en court de route ! Alors, nous avons pensé au financement participatif", explique Pierre Migozzi, "Le retour a été au-delà de nos espérances ! De nombreux donateurs ont participé et les commentaires sur notre projet sont très positifs."

Soutenu à 140%

L'appel au financement participatif sur une plateforme en ligne a été lancé fin mars, et en trois semaines, la somme espérée de 4000 euros a été atteinte. Et les dons continuent, jusqu'à 140% aujourd'hui du montant.
Si bien que le réalisateur se donne encore quelques semaines pour récolter les 8000 euros qui lui permettront de financer la post-production et les étapes de vérifications et de finitions.

Là-aussi, l'épidémie de Covid-19 a fait flamber certains coûts : "L'industrie du cinéma a été complètement stoppée pendant plusieurs mois, et aujourd'hui ça bouchonne un peu à certaines étapes de post-production. Du coup, les coûts de location des auditioriums ou des salles d'étalonnage - qui est une étape très importante pour la qualité des images - ont complètement flambé. Pour mon film, il y aura aussi un travail de bruitage or les tarifs des bruiteurs ont été multipliés par deux ou trois !", détaille Pierre Migozzi.

Le succès du financement participatif lui donne une véritable bouffée d'air frais et l'espoir de pouvoir aller jusqu'au bout sans subir un nouveau coup d'arrêt. Il espère que son court-métrage sera prêt à la rentrée prochaine et envisage d'organiser quelques projections - là aussi à ses frais - pour qu'il puisse être vu au début, avant de le proposer à des cinémas ou des chaines de télévision.
Les beaux retours qui se sont manifestés par le biais du financement participatif l'encouragent aussi dans son projet : envisager une version long-métrage de "Lugor Espèr", peut-être, elle-aussi, tournée en Haute-Vienne...

 

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