Plusieurs longs et courts-métrages vont être tournés ces prochains mois en Haute-Vienne et en Corrèze, notamment les films de Jérôme Commandeur et Anne Fontaine. Les tournages reprennent... dans le respect des gestes barrières et des mesures de distanciation physique. Parfois, un vrai casse-tête !
Le confinement et les incertitudes liées à la situation sanitaire avait mis un coup d'arrêt aux tournages de cinéma depuis le printemps dernier.
La reprise s'est faite doucement dans le courant de l'été. Et en Limousin, l'automne sera particulièrement prolifique dans ce domaine.
Plusieurs tournages sont programmés dans les mois qui viennent : trois longs-métrages, un court, et peut-être un téléfilm... Il se murmure en effet qu'un "Capitaine Marleau" pourrait être tourné en Corrèze, après l'épisode tourné en Creuse en mars 2019.
Jean Dujardin en Corrèze
Du côté des longs-métrages, plusieurs beaux projets.
Le film de Jérôme Commandeur, "Irréductible", se tournera en partie à Limoges et dans ses environs, du 5 au 9 octobre. Un important casting est en cours pour recruter des figurants. Le scénario reste pour l'instant confidentiel, mais on sait que le personnage principal est un fonctionnaire travaillant à Limoges.
Anne Fontaine, la réalisatrice de "Police", posera pour sa part ses caméras en Corrèze en octobre et novembre, pour le tournage de "Présidents", un film qui racontera les relations entre deux anciens présidents inspirés de Nicolas Sarkozy et... François Hollande. C'est donc tout naturellement que l'action se déroulera en Corrèze !
L'acteur Jean Dujardin a été choisi pour interpréter le président inspiré de Nicolas Sarkozy, et c'est Grégory Gadebois qui jouera François Hollande.
Le tournage est prévu entre Brive, Tulle et Uzerche.
Un troisième long-métrage, "Sweet sweat", de Valentin Merz Tanören, est actuellement en tournage jusqu'à fin octobre à Limoges et dans ses environs. Il s'agit d'un thriller en mode documentaire, qui se tourne en équipe légère (une dizaine de personnes), notamment dans plusieurs bars de Limoges.
Enfin, un court-métrage de Mickaël Salerno, "Corps", sera tourné en Corrèze en novembre. Le tournage était prévu initialement en avril dernier.
Des tournages en mode "Covid"
Dès le mois de mai dernier, le CHSCT Cinéma a établi un "Guide des préconisations de sécurité sanitaire pour les activités de production cinématographique".
Un référent Covid doit être désigné sur chaque tournage, pour s'assurer du respect de ces mesures.
Les directives sont assez strictes et contraignantes pour les équipes de tournage : port du masque obligatoire sur le plateau, y compris pour les comédiens pendant les répétitions, respect des distanciations physiques, limitation du nombre de figurants et de techniciens, suppression de la table de régie, considérée comme un lieu potentiel de regroupement, d'interactions et de dissimination du virus, nettoyage et desinfection du matériel et des locaux etc...
Les équipes de production doivent également faire en sorte de respecter les mesures sanitaires pour l'hébergement, la restauration et le transport des comédiens et des techniciens.
Plus de scènes de baisers
Au delà des règles sanitaires, la crise du Coronavirus a modifié fondamentalement l'organisation et la préparation des tournages.
Concrètement, il a fallu réécrire certains scénarii car les scènes d'intimité, de foule, de bagarre, ou impliquant des personnes âgées, sont proscrites.
Il ne devrait plus y avoir de scènes de baisers langoureux dans les films tournés fin 2020...
Les castings s'organisent aussi différemment. Les auditions à distance sont privilégiées, avec l'envoi de vidéos.
Le nombre de figurants est limité. Et les productions préfèrent garder un certain flou sur les lieux de tournages prévus pour éviter les regroupements de curieux...
Quant à la recherche de décors, qui a connu un coup d'arrêt au printemps, elle reprend là-aussi en équipes restreintes, avec la consigne de limiter au maximum le nombre de lieux visités.
Les décors privés - maisons, châteaux - sont un peu moins sollicités, car les propriétaires se montrent davantage réticents à accueillir des équipes de tournage.
Laurent Moreau, le responsable de l'accueil des tournages de films en Limousin, reconnait qu'il a - ces temps-ci - davantage de demandes pour des décors sur des sites naturels : lacs, forêts ou encore tourbières...
Des films plus chers à fabriquer
Le coût des tournages a également grimpé en flèche, notamment en raison de l'application des mesures sanitaires qui entraîne des surcoûts (achat de gel, de masques, location de plusieurs véhicules pour transporter les équipes, embauche d'un responsable Covid etc...).
Mais ce sont surtout les assurances qui ont fait monter leur tarifs, en raison des risques accrus d'arrêt de tournage ou de mise en quarantaine.
Le gouvernement a débloqué début juin un fonds d'indemnisation contre le risque Covid-19 de 50 millions d'euros, afin de couvrir une partie de ces coûts.