André Dupuy avait 20 ans lorsqu'il refuse le STO, le fameux service du travail obligatoire pendant la Seconde Guerre mondiale, pour prendre le maquis comme dix-sept camarades. C'était le 11 novembre 1943. André Dupuy a aujourd'hui 100 ans.
Cette année, la journée nationale de la Résistance, honorée ce samedi, coïncide avec les 80 ans d’un acte fondateur, la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), le 27 mai 1943, en plein Paris occupé. Il s'agit d'un épisode crucial de la guerre et pour l'après-guerre, dans lequel Jean Moulin a joué un rôle prépondérant.
Mais en Limousin, c'est un autre événement qui est célébré également ce samedi 27 mai : le centenaire du résistant André Dupuy.
À Champagnac-la-Rivière, commune où il est venu vivre une paisible retraite, les élus et anciens combattants ont marqué cet anniversaire comme il se doit. C'est dans une traction drapée aux couleurs des Forces Françaises de l’Intérieur qu'il est accueilli par tout le village.
À 20 ans, engagé dans le maquis
André Dupuy a 20 ans quand il refuse le STO, le fameux Service du travail obligatoire pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes le 11 novembre 1943 et André prend alors, avec seize autres jeunes, le maquis. Ils entrent officieusement en résistance.
Le quotidien consiste à se cacher, tout en organisant des actes de sabotages. Ils en réaliseront plus de 150, sur des moissonneuses-batteuses, des lignes de chemin de fer ou des lignes téléphoniques.
Mais il leur faut tenir, jour après jour. Alors, ils creusent dans la forêt de Boubon, du côté de Cussac, en pays des feuillardiers, des caches nommées gourbis. Des habitats rudimentaires à deux mètres de profondeur, 3m/3, pour y dormir à trois. Ils se nourrissent grâce à l'aide des paysans locaux. La pluie, le vent, le froid, la faim... et la peur. Mais ils tiennent. Plus d'un an.
Y en a qui disent que la peur n'existe pas. C'est faux. Elle existe. Surtout le soir, on discutait de ce qui allait nous arriver, on ne savait pas si on serait tué le jour ou le lendemain"
André Dupuy, maquisard limousin de 1943 à 1944
Jusqu'à ce que la libération s'organise autour du chef des maquisards : le colonel Georges Guingouin.
André Dupuy marche alors avec ses camarades, enfin libres, sur Limoges... le 21 août 1944.
Après-guerre, il prend la direction de Paris où il devient chauffeur-livreur, avant de travailler dans une imprimerie. Père de deux enfants, il est aujourd’hui grand-père de dix petits-enfants, un heureux arrière-grand-père… et témoigne de son passé de résistant, à cent ans, toujours vaillant.