Des machines archéophoniques investissent la Mégisserie de Saint-Junien

Après une année de recherches et d'ateliers dans les établissements scolaires, l'inventeur et chasseur de sons, le Limougeaud Alexis Malbert, propose aux visiteurs une curieuse écoute de Saint-Junien.

Retour un siècle en arrière, le temps d’un voyage archéophonique, à la rencontre du passé industriel de Saint-Junien (Haute-Vienne). C'est l’idée de cette nouvelle exposition de l’artiste limougeaud, Alexis Malbert, à la Mégisserie.

Un voyage archéophonique

Depuis une vingtaine d'années, Alexis Malbert travaille autour des bruits et bruitages. En 2021, il avait par exemple confectionné, déjà pour La Mégisserie de Saint-Junien, des vinyles ... en chocolat. Cet été, il remet le couvert pour une nouvelle collaboration tout aussi surprenante. 

Bruit de sabots, de vent, de la sortie d'usine... Autant de sons qui, comme une madeleine de Proust, éveillent les sens et replongent immédiatement dans le passé industriel de la commune. Autant de sonorités disparues pour lesquelles le chasseur de son à du mener l'enquête. 

Avant, il n'y avait pas d'enregistrements des sons, des bruits. Donc j'ai dû avoir recours à des recherches mais aussi à mon imagination pour tenter de reproduire les ambiances sonores d'autrefois.

Alexis Malbert, artiste.

Exposer ici, à la Mégisserie, prend aussi tout son sens. L'une des installations a d'ailleurs été créée spécialement pour cet ancien abattoir, évoqué grâce à des boîtes à meuh et des bruits métalliques. "On a cœur de valoriser l'histoire de ce territoire. (...) C'est une vrai mission. On est déjà construit sur une friche, c'était un abattoir. Il a été abandonné dans les années soixante", développe Sophie Vergnaud, la responsable des actions culturelles de La Mégisserie. 

Elle précise également que le nom du lieu est, lui aussi, attaché a la mémoire de ce passé. "La Mégisserie porte un nom d'usine puisque les mégisseries, il y en avait pleins sur les bords de Vienne. C'est aussi un hommage à ce passé historique, donc, pour nous, ça a vraiment du sens de valoriser tout ça !"  

Un projet en collaboration avec les établissements scolaires

Au total, une dizaine de machines aussi étonnantes que ludiques sont réparties au fil de l'exposition. Pour les réaliser, Alexis Malbert a réalisé plusieurs ateliers avec les établissement scolaires de la commune. Parmi eux, le lycée professionnel Edouard Vaillant, où des élèves en spécialité chaudronnerie et menuiserie ont aidé l'artiste dans la confection de ces machines.  

Avec d'autres élèves de primaire, "on a fait des séances de bruitage, de fabrication de petits instruments, comme ça on a manipulé des bouteilles, du papier, des bouchons, des tas d'objets... Pour créer ensemble, collectivement, des ambiances sonores", explique l'artiste.  

Une collaboration évidente pour la mégisserie à l’origine de ce projet : "On est très impliqués dans ce qu'on appelle l'éducation populaire, donc aussi la participation, relier l'art à la pratique des gens, au quotidien", ajoute Sophie Vernaud.  

Une visite participative et ludique

Ici, les visiteurs sont aussi acteurs de cette une expérience immersive …. et cela semble fonctionner : "En chacun, en chacune il y a une enfant, on est content de jouer ", explique l'une des visiteuse du jour

Un moment "intéressant, amusant et éducatif" pour d'autres, 3 mots qui définissent parfaitement la partition détonante de cette exposition visible jusqu’au 15 juin.

 

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