Fin mai 2021, 49 nouvelles communes du Limousin ont été labellisées "Villes et Villages étoilés" pour leur action contre la pollution lumineuse. Au total 86 communes limousines s’engagent pour améliorer la qualité de vie nocturne.
Les résultats du concours "Villes et Villages étoilés", édition 2019-2020, sont tombés et le Limousin est en bonne position : 49 nouvelles communes viennent d’être labellisées. Au total, 86 communes limousines détiennent cet agrément. La Nouvelle-Aquitaine est par ailleurs la région qui détient le record français de communes labellisées, soit 152 villes et villages.
"Avec ce label, on valorise des projets individuels, explique Anne-Marie Ducroux, Présidente de l’association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN). Lorsqu’on donne une étoile, c’est que la commune a lancé des démarches mais c’est qu’il y a encore des améliorations à faire et quatre étoiles pour progresser. D’ailleurs, ça crée une dynamique de contagion positive entre les communes", détaille la présidente de cette association spécialisée dans la pollution lumineuse et la qualité de vie la nuit.
La pollution nocturne réglementé
Pour obtenir ce label "Villes et Villages étoilés" les communes doivent déposer un dossier d’une dizaine de pages à l’ANPCEN, composé d’un certain nombre de questions : sur la sensibilisation des habitants aux enjeux de l’éclairage nocturne, sur la maîtrise des nuisances lumineuses, l’absence de mise en lumière du patrimoine naturel et du bâti. Des critères pris en compte et étudiés par l’association qui attribue ensuite une note en fonction des réponses. Elle permettra de classer les communes entre celles qui obtiennent une ou plusieurs étoiles.
Ainsi, cette année, parmi les 49 communes labellisées, celle de Panazol a été récompensée par une étoile. Celle de Saint-Paul, par exemple, en a obtenu trois, sur un total de 86 communes reconnues comme agissant pour la préservation de la qualité de vie la nuit et contre la pollution nocturne, au-delà de la réglementation qui existe déjà en France à ce sujet.
Bravo à #Panazol 11 000 h et au maire Fabien Doucet @hautevienne_dep @NvelleAquitaine
— ANPCEN (@anpcen) May 28, 2021
1ère⭐️au label national #VillesetVillagesétoilés #ANPCEN
Elle illustre que 96% d'extinction pendant 6h est possible pour améliorer la qualité de la nuit et viser moins de #PollutionLumineuse pic.twitter.com/4L7Cdo5i2X
Depuis 2007, date du Grenelle de l’environnement, la France se penche sur le sujet des nuisances lumineuses. En 2018, un arrêté du 27 décembre relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation de ces nuisances a été pris. Il encadre et légifère autour des émissions de lumière artificielle. "Cet arrêté n’a pas été pris spontanément, le gouvernement l’a pris sous contrainte de notre recours associatif", souligne la présidente de l’ANPCEN.
La pollution nocturne dérègle la biodiversité
Ces démarches de valorisation des communes et des territoires engagés dans la lutte contre la pollution lumineuse s’expliquent par les dégâts qu’elle cause. Selon un article du magazine en ligne geo.fr, la pollution lumineuse est un "fléau pour la faune et pour notre santé" : l'éclairage publique, les bâtiments et stades allumés, les phares des véhicules rendent les étoiles invisibles et ont un impact sur la biodiversité puisque la lumière artificielle attire les insectes qui ne peuvent plus servir de nourriture aux oiseaux, désoriente les oiseaux migrateurs, qui ne voient plus les étoiles et ne peuvent plus se repérer. Elle dérègle le cycle de vie des arbres, qui perdent leur feuillage plus tardivement quand ils sont éclairés la nuit. Cela peut également déclencher des troubles du sommeil ou de problème de concentration chez l’homme.
Des économies de près de 6 millions d’euros pour les 364 communes labellisées
L’une des solutions pour réduire la consommation énergétique et l’impact sur l’environnement est la réduction de la durée d’éclairage public nocturne. Selon les chiffres de l’ANPCEN, durant la période 2019-2020, les communes labellisées "Villes et Villages étoilés" ont éclairé 34% de moins par rapport à la moyenne nationale et 47% de moins que les communes qui ne pratiquent aucune extinction. Une façon d’agir pour l’environnement mais aussi pour leur propre budget puisque selon l’association, l’éclairage public représente 40% du coût de l’électricité communal. L’extinction en cours de nuit a permis une économie totale de près de 6 millions d’euros pour les 364 communes labellisées en France, selon les chiffres de l’ANPCEN.
A terme, l’association espère étendre à tous la qualité de vie nocturne : "Notre prochain objectif est de faire en sorte que la qualité de la nuit s’améliore partout en France", conclut Anne-Marie Ducroux.