Les deux villes limousines viennent de recevoir la labélisation « ville à vélo du Tour de France ». Un encouragement pour les deux communes, qui tentent de rattraper leur retard dans le développement des mobilités douces.
D’ici quelques semaines, aux entrées de Limoges et de Brive, vous pourrez voir fleurir de nouveaux panneaux indiquant « ville à vélo du Tour de France ». Une initiative portée par l’organisation du Tour de France, ouverte uniquement aux localités ayant déjà accueilli une étape de la Grande Boucle.
Le but est de valoriser les communes engagées dans la promotion du cyclisme comme loisir, sport, mais aussi mode de transport quotidien. Sur une échelle allant de 1 à 4 Limoges s’est vu décerner 2 vélos, Brive un seul, loin derrière Paris et Rotterdam.
« A Limoges on part de loin »
Ville hôte du Tour de France à 15 reprises depuis sa création en 1903, la ville de Limoges est indéniablement une terre de cyclisme d’un point de vue sportif. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné le jury du label en prenant pour exemples le bien nommé vélodrome Raymond Poulidor et le projet de création d’une piste de BMX.
Pour ce qui est de l’utilisation quotidienne du vélo en revanche, la cité porcelainière peine à sortir de la queue du peloton. Epinglée dans le classement des villes cyclables de la Fédération des Utilisateurs de la Bicyclette en 2017, la municipalité tente de combler son retard. Le label « ville à vélo du Tour de France » vient ici reconnaître le travail réalisé au niveau métropolitain pour la location de vélo avec la plateforme « Vélim » mise en place en 2013.
On a une topographie particulière et une population âgée
Pour Sylvie Rozette, adjointe au maire en charge des sports, cette labélisation de niveau 2 est un premier pas. Consciente des particularités géographiques et sociologiques de la commune, l’élue insiste sur l’importance de la sensibilisation.
Côté associations, on insiste sur le besoin d’infrastructures. Pour Jérôme Fraisse, président de l’association Véli-Vélo, ce n’est pas la topographie de la ville qui pose un problème, mais bien la crainte de circuler sereinement, notamment sur le boulevard périphérique et aux différentes sorties de la ville.
Des pistes cyclables ont pourtant été mises en place de manière temporaire sur certains axes urbains à la fin du premier confinement. Une expérimentation qui devrait bientôt être pérennisée explique, Jean-Marie Lagedamont, adjoint au maire en charge de la circulation.
La majorité de ces pistes va devenir permanent, sur l’Avenue de la Révolution ou entre la place Churchill et la place d’Aine par exemple.
Des aménagements qui devraient voir le jour d’ici la rentrée de septembre. En parallèle, la municipalité compte sur le projet d’abaissement de la limitation de vitesse à 30 km/h dans le centre-ville de Limoges pour laisser encore plus de place aux cyclistes.
Brive, un vélo et de l’espoir
Côté briviste, le jury s’est montré plus sévère dans sa notation, en n’octroyant qu’un vélo sur quatre à la commune. La cité Gaillarde, neuf fois hôte du Tour de France, se réjouit pourtant de cette décoration.
Un véritable encouragement pour les projets à venir affirme Joël Durand, responsable des événements sportifs à la ville de Brive. Les jurés saluent la signature du Schéma Directeur Cyclable en 2019, prévoyant la mise en place de stationnements sécurisés pour les vélos ainsi que de nouvelles pistes cyclables.
Les places de stationnement automobile et les bacs à fleurs laissent peu de place aux infrastructures cyclables.
L’association locale, « Brive Ville Cyclable », déplore cependant la difficile mise en place de ces projets, notamment dans le centre historique.
Brive et Limoges devraient pouvoir candidater à nouveau dès le mois d’octobre afin d'améliorer leur niveau de labélisation. La nouvelle campagne devrait être lancée en même temps que l’annonce du tracé du prochain Tour de France.