"Un grand champion du cyclisme des années 60 s'éteint" : le Belge Rik Van Looy est décédé à l'âge de 90 ans

Il était le vaillant vainqueur à trois reprises du Paris-Roubaix, le cycliste belge Rik Van Looy s'est éteint dans la nuit du mardi 17 décembre à l'âge de 90 ans. Le Flamand est décédé des suites d'une maladie foudroyante. Considéré comme l'un des meilleurs coureurs de l'histoire, il aura marqué son sport.

Les passionnés du Paris-Roubaix sont endeuillés. Rik Van Looy, cycliste belge âgé de 90 ans, est décédé des suites d'une maladie foudroyante, dans la nuit du mardi 17 et mercredi 18 décembre 2024.

Une légende du cyclisme

Champion du Paris-Roubaix à trois reprises dans les années 60, le sportif est considéré comme une légende du vélo. "L'Empereur d'Herentals" a été le premier vainqueur de courses, nommées les Monuments du cyclisme.

Pascal Sergent, 66 ans, historien du cyclisme et Roubaisien, était "sous le choc", ce mercredi 18 décembre au matin, quand il a appris la nouvelle. "On savait que sa santé était un peu fragile", poursuit le passionné de la petite reine.

Aucun des Monuments du vélo lui a résisté.

Pascal Sergent, historien Roubaisien du cyclisme

"Aucun des Monuments du vélo lui a résisté", assure le spécialiste. Milan-San Remo (1958), le Tour des Flandres (1959,1962), Liège-Bastogne-Liège (1961), le Tour de Lombardie (1959) ou encore l'emblématique Paris-Roubaix (1961, 1962, 1965), il en a tous fait une bouchée. Cela fait de lui le premier vainqueur à avoir remporté tant de ces compétitions.

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Cette archive retrace l'arrivée du Paris-Roubaix de Rik Van Looy, dans les années 1960. • ©FTV

Un sportif à la "puissance acérée"

Et de telles performances, c'est lié à la "puissance acérée qu'il avait dans les jambes", analyse Pascal Sergent. "Jusqu'à la dernière ligne droite, il battait ses concurrents au sprint", ajoute-t-il. Vraisemblablement, l'une de ses courses favorites devait être le mythique Paris-Roubaix. Triple vainqueur, "son endurance et sa résistance face à la douleur lui ont permis de faire face aux 50km de pavés et aux conditions climatiques parfois difficiles", selon le spécialiste de la compétition.

Jusqu'à la dernière ligne droite, il battait ses concurrents au sprint. 

Pascal Sergent, historien Roubaisien du cyclisme

Cela fait ainsi de lui l'un des plus grands vainqueurs de l'Enfer du Nord, "une course à gagner impérativement lorsqu'on est cycliste", se justifie Pascal Sergent. Le cycliste a joué un rôle prépondérant dans l'histoire de la course nordiste. "Il a participé quinze fois à la compétition", raconte l'historien ayant écrit une dizaine d'ouvrages à ce sujet.

Après sa retraite, dans les années 70, Rik Van Looy se rendait régulièrement aux abords de la course. "Je me souviens de lui comme quelqu'un d'assez simple, râblé, peu expansif, pas très grand et avec une forte poigne", témoigne celui qui était encore jeune lorsqu'il a l'a rencontré pour la première fois. "Lorsqu'il rentrait dans le vélodrome de Roubaix, il était toujours ému", se remémore-t-il.

Des hommages dans le monde du cyclisme

Le cycliste belge ne s'est pas arrêté à l'exploit d'avoir vaincu les cinq Monuments de sa discipline. Il est devenu deux fois champion du monde. Au Tour de France, il aura également brillé en portant le maillot vert du meilleur sprinteur et en gagnant des étapes à plusieurs reprises. Ce palmarès fait ainsi de lui une icône belge de cyclisme avant le faste d'Eddy Merckx, à la fin des années 1960.

Dans un communiqué, le "Cannibale" s'exprime : "Je suis heureux d'avoir pu courir contre lui. Récemment, même s'il était malade, il avait pris la peine de m'appeler quand j'étais à l'hôpital après ma chute. Ce n’est qu’au cours du mois dernier que son état s’est rapidement détérioré. Il y a quelques jours, je lui ai moi-même donné des mots d’encouragement."

Le monde du vélo français se souvient également du champion cycliste. David Lappartient, président de l'Union cycliste internationale (UCI), sur son compte X, se dit "attristé".