Deux associations proposent des stages gratuits pour favoriser l'apprentissage du vélo par les adultes. Débutants ou expérimentés, hommes ou femmes… 500 adultes devraient être formés d'ici fin 2026 un peu partout en France. Une quarantaine de personnes sont inscrites à Montpellier. Avec à la clé, une bicyclette.
Remonter à vélo... Un défi pas toujours facile quand c'est la première fois depuis plusieurs années. Les réflexes sont parfois un peu rouillés. Sur la place Paul Bec à Montpellier, les stagiaires sont hésitants quand ils pédalent entre les deux rangées de cônes posés au sol. "Vas un peu plus vite, comme ça ton vélo tiendra seul et ira droit !" Ici, les apprentis cyclistes sont en sécurité, la zone est piétonne.
Sécurité et égalité
Exercices de maniabilité, cours de mécanique et code de la route mais vu du vélo. Le stage est une bonne remise à niveau. "Il y a des panneaux que je ne connaissais pas, il y a des priorités que je ne connaissais pas non plus et que je viens d'apprendre", se satisfait Vanessa, l'une des conductrices stagiaires du jour qui se dit "vigilante" sur la route.
Cette formation gratuite est organisée par l'Apije (Association intermédiaire pour l'insertion par l'emploi). Selon la structure, pour une personne en difficulté financière, le vélo, c'est plus d'autonomie et une meilleure insertion. Et là aussi, tout le monde ne part pas à égalité. Ce jour-là, tous les stagiaires sont des femmes.
"Dès le plus jeune âge, on a tendance à mettre les petits garçons sur les vélos et beaucoup moins les filles, observe Arthur Touya, conseiller mobilité vélo à l'Apije. Ces inégalités-là sont visibles encore aujourd'hui à l'âge adulte. Si à notre niveau, avec 'vélo-égaux', on peut rattraper ce retard, ce sera chouette !"
Récompense
Casque jaune fluo vissé sur la tête, les quatre stagiaires du jour quittent la zone piétonne pour achever leur formation dans la rue, au milieu de la circulation. Avec quelques piqûres de rappel sur les règles à respecter. "Là, il n'y a pas de bande cyclable donc on n'a pas le droit de remonter la file de véhicules, on reste derrière les véhicules", rappelle Aurélien Legros, responsable pédagogique au sein de l'association "Le Bonheur à vélo".
Le mot d'ordre, c'est être attentif à tout. "Les priorités, où on a droit de rouler, s'arrêter au feu, lever les mains si on s'arrête... Oui, on a appris beaucoup de choses !", reconnaît Rachida qui va recevoir, comme ses collègues apprentis, un vélo d'occasion reconditionné offert par la Métropole de Montpellier. Pour un nouveau départ dans la vie.