La rue Anna Debordes a été inaugurée ce samedi 11 juillet 2020 à Bussière-Galant dans la Haute-Vienne. L'occasion de se rappeler qui était cette guérisseuse qui a exercé durant la première moitié du XXeme siècle et dont la renommée a traversé le monde.
"La petite fille de la guerisseuse", c'est le surnom affectueux donné par les anciens de Bussière-Galant (Haute-Vienne) à Agnès Desbordes durant sa jeunesse. Et elle l'a toujours porté avec fierté.
Sa grand-mère Anna Desbordes, est née dans une famille de paysans en 1895. On raconte qu'enfant, elle reçoit une révélation de Sainte-Rita. Cependant elle exerce ses dons bien plus tard, sur son bébé malade, puis sur son beau-frère atteint de tuberculose. Agnès Desbordes nous explique : "Il était perdu. La faculté disait qu'il était mort. Et en fin de compte elle lui a fait une imposition des mains et elle l'a soigné avec des décoctions de plantes. Il a guérit, ça a fait le tour du Limousin, et là c'était parti."
Rapidement, la réputation de la guérisseuse dépasse les frontières du Limousin, et même de la France. Sa renommée devient internationale, comme en attestent des courriers précieusement conservés par la famille.
Francis Laroulandie, passionné d'histoire locale a effectué de nombreuses recherches : "Les premiers courriers que nous avons vus venaient de la région de Châteauroux, ensuite la Suisse, l'Allemagne, on a des gens de Pologne également. Les lettres sont traduites. On a aussi une lettre très importante qui venait de Turquie, une demande importante pour les soins d'une jeune fille. Et puis aussi beaucoup de lettres des Etats-Unis."
Raymond Desplanches était le voisin d'Anna Desbordes. A 96 ans, il se souvient des files de centaines de personnes chaque jour devant le domicile de la guérisseuse. Il se rappelle aussi du procès pour exercice illégal de la médecine dans lequel elle a été relaxée en 1933, et surtout il garde en mémoire le scepticisme des habitants de la commune : "Même moi qui n'y croyais pas, je suis obligé d'y croire parce que j'ai vu des cas incroyables. C'était un peu la risée, mais dans le fond tout le monde allait la voir en douce quand ils avaient besoin. Quand il y avait un petit bobo, ils allaient voir la guérisseuse."
Même moi qui n'y croyais pas, je suis obligé d'y croire parce que j'ai vu des cas incroyables.
Anna Debordes est morte en 1950. Des centaines de personnes, reconnaissantes, ont assisté à ses obsèques.