Hiver. Le Limousin a froid, mais est-ce dans sa tête ou dans son corps ?

Après un automne exceptionnellement doux, pour ne pas dire chaud, le Limousin a retrouvé des températures hivernales depuis le début décembre, transissant nombre d’entre nous. Pourtant, aucun record n’a été battu. Le froid était peut-être plus dans les têtes que dans les corps.

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Qui n’a pas, en Limousin, grelotté ces derniers jours, tout en se souvenant qu’il faisait plus de 25 degrés, il y a moins d’un mois et demi ?
Et qui, bien que transi, a noté que ces premières gelées étaient tout de même très loin d’être sibériennes ? 

C’est tout le paradoxe que nous avons vécu la semaine dernière.

Certes, le froid a fait son retour, mais dans des températures totalement de saison.
Certes, il était doublé d’humidité, au moins jusqu’au 8 décembre, ce qui renforce son impression.
Et certes, le week-end a vu sur la Région des relevés parfois plus bas que la moyenne (de -8 à -12 degrés par endroit la nuit), mais qui étaient bien loin des records historiques jamais relevés. 

Alors pourquoi avions-nous froid "jusqu’aux os", comme disaient nos grands-parents, et même, jusque dedans ? 

D’une part, la question de la température ressentie

À quelques exceptions localisées ce week-end des 10 et 11 décembre, les températures limousines n’avaient rien d’exceptionnelles, ni d’un froid de "gueux" ces derniers jours. 

Pourtant, le ressenti était tel quel. 

Une notion de température ressentie qui ne fait cela dit pas l’unanimité, qui n’est pas calculée de la même manière partout dans le monde, et qui contient une forte part de subjectivité, même si, en France par exemple, ce sont ces températures ressenties, et non les réelles, qui servent au déclenchement des plans d’urgences ou de Grand Froid. 

Néanmoins, tout le monde aura remarqué que l’humidité et/ou la provenance du vent changent considérablement nos impressions de températures. 

Et c’est exactement ce qui s’est passé en Limousin la semaine dernière, avec d’abord des températures en légère baisse, mais dans un climat très humide, suivi dans le week-end d’une nouvelle baisse, dans un temps plus sec, mais doublée d’un vent venu du nord-est. Le résultat était imparable, le ressenti était d’autant plus froid. 

D’autre part, face aux températures, nous ne sommes pas égaux

La régulation de la température corporelle est gérée principalement par les hormones thyroïdiennes. Cela explique en partie pourquoi certains ont toujours froid, d’autres, toujours chaud. 

D’autres raisons physiologiques peuvent intervenir, par exemple, la production de graisses brunes dans le corps. Il s’agit de tissus adipeux, situés dans le cou, au niveau des clavicules, autour de la colonne vertébrale et des reins, qui emmagasinent les nutriments sous forme de lipides, pour ensuite les brûler afin de produire de la chaleur et maintenir la température du corps. 

On trouve cette graisse brune en abondance chez les mammifères hibernants, marins et des régions polaires, mais également chez l’homme, principalement chez les nouveau-nés.

Mais elle est présente également chez l'adulte, là encore de manière inéquitable, puisque les Inuits en "fabriquent" plus que les Occidentaux. 

Il s’agirait d’une question d’adaptation, puisque selon certains scientifiques, baisser la température de son environnement de quatre degrés, durant quelques heures, permettrait d’activer la "production" de cette graisse brune. 

Une adaptation que les changements climatiques perturbent

Outre parer les campagnes de splendides couleurs mordorées, l’automne a longtemps permis une transition relativement régulière entre les chaleurs de l’été et les froidures de l’hiver. On perdait progressivement en température, ce qui permettait au corps de progressivement s’adapter. 

Une adaptation que pratiquent d’ailleurs les scientifiques ou les sportifs soumis à des conditions extrêmes, comme ceux qui partent pour les Pôles, et qui s’accordent tous sur la nécessité impérative de cette acclimatation. 

Or elle a singulièrement fait défaut en Limousin cet automne, puisque nous sommes passés d’un coup à des températures plus que clémentes fin novembre, et plus élevées que la moyenne, à des températures finalement de saison début décembre, mais sans transition. 

Des réflexes à retrouver

Si cela sera peut-être atténué cet hiver avec la hausse des coûts de l’énergie, le premier réflexe, quand il fait froid, est de "monter à fond" le chauffage. 

C’est une première erreur ! 

En lien avec l’adaptation précédemment évoquée, une hausse trop importante de la température intérieure provoque un ressenti de froid encore plus important à l’extérieur.
Bon sens, mais qu’il faut parfois rappeler. 

Autre réflexe : quand on a froid, on "empile" les couches de vêtements, la technique dite de "l’oignon".

Si elle n’est pas sans utilité, au contraire, on l’a pratique pourtant souvent mal. Ce n’est en effet pas la multiplication des couches qui garantit la chaleur. 

D’une part, certains textiles, comme le coton, ne sont pas indiqués.

D’autre part, à trop multiplier les couches, on empêche la circulation de la chaleur corporelle, et l’on crée, sans s’en douter, des "poches de froid", conduisant donc à l’effet inverse. 

Enfin, on a trop tendance à privilégier le corps au détriment de ses extrémités (tête, mains, pieds), d’où viennent pourtant les premières sensations de froid. 

Bonne nouvelle : les prochains jours vont voir les températures augmenter, avant qu’elles ne redescendent vraisemblablement le week-end prochain. De quoi s’adapter un peu plus d’ici là. 

Enfin, pour ceux qui le peuvent. Ces considérations valent pour beaucoup d’entre nous. 

Mais pour d’autres, SDF, mal-logés, personnes en situation de grande précarité, elles sont un luxe qu’elles ne peuvent se permettre, encore moins vivre.

Ce sera d’ailleurs l’objet d’un nouvel article, et d’un décryptage dans le journal régional de France 3 Limousin, ce mardi 13 décembre.

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