Déjà avérée en Creuse et en Corrèze, la présence du loup l’est désormais aussi en Haute-Vienne, depuis le 1er décembre dernier. Dans nos trois départements, les services de l’État avaient déjà déclenché leurs cellules de veille sur le loup. À quoi servent-elles ? Que préconisent-elles ?
Sans remonter au Moyen-Âge, et en excluant bien-sûr le Parc aux Loups de Chabrières en Creuse, cela fait déjà plusieurs années que l’on parle du retour du loup en Limousin.
Comme prévu dans le cadre du Plan d’Action National sur le Loup, les trois préfectures limousines ont activé une cellule de veille sur le loup, en 2018 en Corrèze et en Haute-Vienne, et en 2020 en Creuse.
Ces cellules (composées de représentants des services de l’État, et de ses établissements publics, d'élus, d'agriculteurs-éleveurs, de chasseurs, de naturalistes et de professionnels de la santé animale) ont pour principales missions :
- Le suivi de la présence du loup, avec relevés et expertises des indices.
- La création d’un réseau d’observateurs.
- L'échange d'informations portant sur les expériences acquises dans les territoires déjà colonisés qui pourraient être transposables aux systèmes d'exploitation des élevages.
- Enfin la diffusion d’une information transparente et objective auprès du public.
Dans ce cadre, l’Office Français de la Biodiversité avait publié en avril dernier une carte répertoriant les présences avérées ou non du loup, en Nouvelle Aquitaine et donc dans nos départements limousins.
À ce moment-là, il n’y avait qu’en Haute-Vienne que la présence du loup n’avait pas été retenue de manière certaine. C’est désormais chose faîte.
Presque comme un hasard du calendrier, la réunion de la cellule haut-viennoise s’est tenue ce 7 décembre, moins d’une semaine après que la présence du loup ai été officialisée, du côté de Champagnac-la-Rivière et de Ladignac-le-Long. On a également appris à cette occasion qu’une prédation sur des ovins avait été constatée le 3 décembre, à Vayres, prédation (une brebis tuée et une autre blessée) « pour laquelle la responsabilité du loup n’est pas écartée ».
Au cours de cette réunion, plusieurs choses ont été demandées :
- La mise en place de mesures de dissuasions, pour la protection des élevages, via principalement des moyens dits «d’effarouchement» qui sont envisagées chez nous, via des dispositifs lumineux ou sonores. L’installation de clôtures électriques, préconisée dans d’autres départements, ne semble cependant guère séduire les éleveurs.
- Une expertise sur l’utilisation de chiens de protection, type « Patou des Pyrénées ». Expertise à mener face aux spécificités départementales, sachant que là encore, leur utilisation ne fait pas l’unanimité dans d’autres départements concernés.
- La reconnaissance du Limousin comme « zone difficilement protégeable » à titre dérogatoire.
À la fin de la réunion de la cellule, la préfecture a décidée :
- La possibilité d’indemnisation des dommages subis par l’éleveur de Vayres, et la mise en œuvre des mesures d’effarouchement.
- Une concertation, notamment dans la zone correspondant aux observations récentes, pour identifier les actions à mener. Cela, afin de solliciter les crédits d’urgence du Plan d’Action National sur le Loup, crédits destinés à compenser les surcoûts liés à l’installation de mesure de protection.
- L’étude de l’utilisation des chiens de protection.
- Enfin, la continuité des actions d’observations et l’amélioration des connaissances du phénomène, en lien avec l’ensemble des partenaires concernés.