3 mois de prison avec sursis pour le chasseur qui a gravement blessé une petite fille

Le tribunal correctionnel de Limoges a condamné ce vendredi 8 février un septuagénaire pour blessures involontaires par violation délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence.
 

Les faits remontent à un dimanche ensoleillé de septembre 2018. Le chasseur septuagénaire travaillait chez lui, dans un atelier au fond de son jardin, à Limoges, en bord de Vienne.

Il aperçoit un faisan, saisit son fusil 22 long rifle muni d’un silencieux et d’une lunette, et tire.

De l’autre côté d’une haie, se trouve une famille qui pique-nique. Une petite fille de 10 ans est touchée, elle passera 4 jours en réanimation au CHU, blessée au foie et au rein gauche.

 

Ricochet


L’enquête de gendarmerie montre que la balle a traversé le faisan avant de ricocher sur une pierre, pour finalement atteindre la fillette.

Dans un premier temps, au début de l’enquête, le chasseur a nié avoir pu toucher la petite fille, expliquant que le tir devait venir de l’autre côté de la Vienne.

Devant cette attitude « non coopérative », la justice pense alors que son tir est peut-être intentionnel. Mais le chasseur reconnaît finalement les faits.
 


"On ne va pas chasser comme on fait ses courses"


Devant le tribunal, le retraité s’excuse, "en tant que père et que grand-père".
Il explique qu’il ne pouvait pas voir la famille à cause de la haie.
Le tribunal lui rappelle qu’on ne doit jamais tirer sans visibilité.

Pour l’avocat de la défense Philippe Clerc, son client n’était pas en action de chasse : "Il ne discute pas le fait qu’une infraction soit commise. Une fois qu’on a admis qu’on a inutilement pris un fusil, si on mesure les conséquences de l’infraction, on s’aperçoit qu’elle n’a pu être réalisée qu’à cause d’un concours de circonstances improbable."

Mais pour l’avocat de la famille, Olivier Pécaud, les faits restent très graves : "L’action de chasse en elle-même est quelque chose de grave. On ne va pas chasser comme on fait ses courses. On a l’impression que celui qui a commis l’infraction l’a presque fait exprès."

Il rajoute : "Il va falloir qu’un jour ou l’autre les autorités publiques prennent en main le problème de la chasse. Ça peut s’avérer dramatique, surtout dans un contexte urbain."

Le chasseur est finalement condamné à 3 mois de prison avec sursis, et à 3 amendes de 150 euros pour action de chasse sans permis, sur le terrain d’autrui, et sans assurance. Ses armes ont été confisquées.
 

 
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