“À la fin de l’altercation, il était encore vivant” : meurtre d’un Afghan à Limoges, la personnalité de l'accusé au cœur des débats

Deuxième jour de procès dans l’affaire du meurtre d’un Afghan à Limoges dans le quartier de la gare en 2021. Un ressortissant afghan est tué de 18 coups de couteau. Compte rendu de cette deuxième journée d'audience devant les assises de la Haute-Vienne.

Les précisions n’ont pas tardé à se faire connaître, ce mardi matin, quant aux détails de l’altercation qui a eu lieu le 11 juillet 2021 entre les deux hommes. Une rencontre qui a dégénéré dans la rue au pied du foyer où habitait l'accusé.

Un couteau pour “se défendre”

Atteint à l'œil et à la bouche, l'accusé a sorti un couteau et frappé à l'aveugle l’Afghan à 18 reprises. Lors de l'assaut, il se serait lui-même blessé. C’est grâce aux traces de sang laissées par l'individu entre la rue Chinchauvaud à Limoges et son foyer que les policiers ont pu procéder à son arrestation.

Selon la version de l'accusé, il aurait eu la tête explosée et aurait sorti son couteau pour “se défendre”. L'accusé signale d'ailleurs trente-trois traces d’hématomes sur le corps après cette altercation violente. Les photos des blessures au lendemain du drame, ainsi que celle de l’autopsie, ont été projetées dans la salle d’audience.  

“Ils partent chacun de leur côté”

Ce que conteste mon client, c'est d’avoir eu l’intention de donner la mort, car à la fin de cette altercation qui est extrêmement violente, les deux individus se séparent, ils partent chacun de leur côté dans deux rues différentes, et la victime est encore vivante”, explique Aïssatou Fadiaba-Gourdonneau, avocate de l'accusé. “C’est la raison pour laquelle aujourd’hui mon client affirme avoir donné ces coups de couteau, affirme qu’il y a eu une bagarre, mais qu’il se sentait en danger et que la personne en face était encore vivante”, conclut-elle. 

En effet, la victime est décédée des suites de ses blessures au niveau de l'abdomen, du dos et de l'épaule, cinq heures après l’altercation, au CHU de Limoges. L'autopsie révélera tout d'abord dix-neuf coups de couteau, dix-huit déclarés finalement, ce lundi à l'audience, par la médecin légiste, sur le corps de la victime.

Un profil marqué par la violence

C'est aussi le casier judiciaire de l'accusé qui en dit long sur son tempérament impulsif, agressif, vulgaire et menaçant avant le drame, avec des condamnations pour dégradations, vol avec usage d'une arme et violences. Il y a aussi cette déposition, lue par la Présidente de la Cour d'assises, d'un médecin agressé violemment par l'accusé à son cabinet.

Mais pour comprendre aussi l'homme qu'il était avant le drame, il faut également s'intéresser à celle dont le nom et les comportements violents reviennent régulièrement dans les débats : Yasmine, l'ex-petite amie de l'accusé. Une relation toxique qui aurait provoqué problèmes sur problèmes avec tout leur environnement. Les assistants sociaux et les éducateurs qui les ont approchés se sont tous plaints d’avoir été insultés ou agressés. Jusqu’à ce que le couple se sépare également dans la violence. 

L’accusé est incarcéré depuis deux ans et demi, il encourt trente ans de réclusion criminelle. Le réquisitoire de l’avocat général est attendu ce mercredi matin, tout comme la plaidoirie de la partie civile (pour le frère du ressortissant Afghan présent pendant le procès), et le réquisitoire de l’avocat général. Deux plaidoiries de la défense sont également attendues.

Le verdict aura lieu dans l’après-midi devant un jury composé de deux femmes et quatre hommes. 

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