"Je reconnais les coups, mais pas l'intention de tuer" : un homme jugé pour le meurtre d'un Afghan à Limoges

Le 11 juillet 2021, dans le quartier de la gare à Limoges, un ressortissant afghan était tué de 18 coups de couteau. L'accusé comparaît devant la cour d'assises de la Haute-Vienne pendant trois jours à compter de ce lundi 25 mars. Le mobile reste très confus.

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Un mauvais regard, une dette de dix euros ou une proposition indécente à l'amie de l'accusé, le mobile reste confus à l'issue de ce premier jour d'audience.

C'est pourtant la vérité qu'espère trouver, avec ce procès, le frère de la victime décédée à l'hôpital de Limoges cinq heures après avoir reçu le dernier coup de couteau, ce 11 juillet 2021. "Il attend la vérité, mais est-ce qu'on la saura. Il y a beaucoup de flou", déclare Corinne Dhaeze-Laboudie, son avocate qui espère que la suite des débats permettra de mieux comprendre le déroulement de ce drame.

Le procès, une nouvelle épreuve pour le frère de la victime

"Les deux frères avaient fui l'Afghanistan pour une vie meilleure en France", poursuit l'avocate.

Pour le frère de la victime, assister à l'audience est une nouvelle épreuve. À la projection des photos de l'autopsie, il détourne le regard, et il finira par quitter les débats, envahi par l'émotion.

Aujourd'hui, il occupe toujours la chambre qu'il partageait avec son frère, dans ce foyer Adoma, du quartier de la gare dans laquelle ils ont côtoyé l'accusé.

Un accusé en manque de repères

Un accusé dans le box qui s'est spontanément exprimé sur sa situation : élevé en Algérie par son père, de ses quatre ans à ses quinze ans. Sa mère est partie en effet pour la France, avec les plus petites de la fratrie des neuf enfants, dont il faisait pourtant partie. Il subit l'alcoolisme de son père et la violence de ses frères aînés. 

Il est ensuite rejeté par cette mère quand il veut la retrouver à Limoges à quinze ans. Elle refuse de l'héberger, et c'est ainsi qu'il va se retrouver dans le foyer Adoma. "Il souffrira de cet abandon, c'est quelque chose qui l'aura beaucoup marqué", relève Camilla Tierney-Hancock, son avocate.

Dans ce foyer, il vit avec sa petite amie, contrairement au règlement. Tous les deux sont sous le coup d'une procédure d'expulsion, pour défaut de paiement de loyer et pour comportement agressif, voire violent. "J'ai changé, déclare l'accusé à la barre. Pas pour la justice, mais pour moi, pour ma vie."

Son avocate souligne qu'il voit une psychologue tous les quinze jours et qu'il a arrêté le cannabis.

Selon lui, une proposition indécente à sa petite amie aurait fait naître un contentieux entre lui et la victime. Les quatre jours qui ont précédé les faits, de nombreux échanges téléphoniques entre les deux hommes témoignent d'une montée de l'agressivité. 

Le 11 juillet 2021, la rencontre des deux hommes dans la rue au pied du foyer dégénère. Coups de poing, coup de tête. Atteint à l'œil et à la bouche, l'accusé aurait alors sorti un couteau et frappé à l'aveugle la victime. Des blessures au niveau de l'abdomen, du dos et de l'épaule, dont deux seront à l'origine d'un choc hémorragique. L'autopsie révélera tout d'abord 19 coups de couteau, 18 déclarés finalement ce lundi à l'audience par la médecin légiste, sur le corps de la victime.

L'accusé encourt 30 ans de réclusion criminelle. La déposition de la petite amie de l'accusé est attendue ce mardi.

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