C'est vers minuit, et non pas 3h du matin comme ils l'avaient souhaité, que les associations de défense animale ont été priées par les services de police de lever le camp ce jeudi devant l'abattoir de Limoges. Face à eux, et trois fois plus nombreux, des syndicats d'éleveurs qui montaient le ton.
Une partie de la soirée dans le calme et la discussion
Si des discussions ont pu s'échanger dans le calme une bonne partie de la soirée, entre des membres des associations présentes et des éleveurs déplacés en nombre, la tension est montée d'un cran à partir de 23h, alors qu'un barbecue avec consommation de bières avait été mis en place par les syndicats d'éleveurs présents. Certains éleveurs se sont livrés à des actes de provocation, immédiatement contenus par les services de police présents. Ces derniers, craignant des débordements, ont invité les personnes présentes dans le cadre de cette "nuit debout" à ne pas prolonger leur veillée.Les associations présentes lors de ce happening viennent de faire connaître leur intention de déposer plainte contre le Préfet de la Haute-Vienne, pour « mise en danger de la vie d’autrui » et contre « x » pour violences volontaires, menaces de mort, et destruction de biens appartenant à autrui.
Comment cela se fait-il que nous ayons à craindre pour notre intégrité physique face à des personnes ayant commis de multiples infractions, ayant déclaré une contre-manifestation hors délais légaux et que l’on n’a pas pris le soin de placer à une distance suffisante de nous, pour éviter tout heurt prévisible ? Association CLAMA et Association L-PEA
Une "Nuit debout" devant des abattoirs en France, Suisse et Belgique
Cette "Nuit Debout" était organisée devant une trentaine d'abattoirs de France, Suisse et Belgique. Une manifestation de plus après la marche pour la fermeture des abattoirs, organisée le 4 juin 2016 à Paris. Ces manifestations ont pour ambition de provoquer le débat, de faire réfléchir à la place que nous accordons aujourd'hui aux animaux et à celle qui pourrait être la leur demain. Chaque année, de nouveaux pays se joignent à la revendication au niveau mondial.
Happening devant l'abattoir de Limoges ce jeudi 30 juin 2016
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©France 3 Limousin
Si les abattoirs sont montrés du doigt, les éleveurs se sentent eux injustement ciblés par les associations de défense animale, argumentant leur souci constant de bonnes pratiques en respect de leurs animaux. Les agriculteurs présents et les syndicats agricoles, dont la Coordination rurale, ont souhaité riposter pour "ne pas laisser tout l'espace de parole aux associations et défendre la position des éleveurs".
"Nuit debout" devant l'abattoir de Limoges ce jeudi 30 juin 2016
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©France 3 Limousin
Maltraitance animale et abattoirs fermés par décision
Le débat est aujourd'hui engagé, surfant sur les images choc d'abattoirs diffusées par une autre association de protection animale, L214. Ce vendredi 1er juillet 2016, trois abattoirs français sont mis à l’arrêt, après des inspections systématiques menées en avril dans les 259 établissements français, comprenant 460 chaînes d’abattage d’animaux de boucherie.A la suite des premières images diffusées par l'association L214, le ministère de l’agriculture avait ordonné aux préfets de vérifier que « toute douleur, détresse ou souffrance évitable pendant la mise à mort était bien épargnée aux animaux ».
Selon ces inspections, dont les résultats sont publiés par le ministère ce vendredi 1er juillet, 31 % des établissements présentent des « non-conformités moyennes », c’est-à-dire des défauts d’étourdissement (constatés dans 39 chaînes d’abattage) ou de conception des locaux accueillant les animaux vivants.