C’est une information du journal Le Monde : l’association L214 a filmé l’abattage de vaches gestantes à l’abattoir municipal de Limoges, une pratique légale mais controversée. D’autres réglementations auraient été enfreintes. L’association compte déposer plainte.

L’association L214, qui prône la fin de l’exploitation animale, diffuse régulièrement depuis de nombreux mois des vidéos, souvent insoutenables, dénonçant les conditions d’abattage des animaux dans plusieurs abattoirs français.

L'abattoir de Limoges visé

Pour la première fois, l’abattoir municipal de Limoges, le plus grand de France, avec près de 1 000 bovins et 1 500 ovins tués par semaine, est dans son collimateur.
En mai dernier, elle a en effet pu filmer, grâce à un employé de l’abattoir, des images qualifiées d’ «insoutenables» par le journal Le Monde, montrant l’abattage de vaches gestantes, ainsi que le sort réservé après, aux fœtus.

Un lanceur d'alerte révélé

Une double première, et sur la pratique, et sur son « lanceur d’alerte », puisque l’identité de ce dernier est révélée. Il s’agit de Mauricio Garcia-Pereira, un espagnol de 47 ans, travaillant depuis 7 ans à l’abattoir. Il juge les scènes qu’il a filmées avec une caméra GoPro « affreuses et criminelles ». C’est donc la première fois qu’un tel témoignage est fait à visage découvert. L’homme dit « plus y arriver », et savoir « […] que je vais perdre mon travail. Je l’espère même. Je veux que le peuple français soit au courant. »

Une pratique légale

En tant que tel, l’abattage des vaches gestantes n’est pas interdit par la loi.
La pratique est légale et régulière, bien que méconnue du grand public, mais est controversée, au point que plusieurs pays cherchent à l’interdire ou à la limiter en Europe.
La municipalité de Limoges aurait d’ailleurs refusée de répondre aux questions du quotidien, se retranchant derrière cette base légale.

D'autres pratiques dénoncées

Mais l’association L214 ne dénonce pas, à Limoges, que cette seule pratique.
Selon elle, l’abattoir de Limoges enfreindrait plusieurs réglementations concernant l’abattage des bovins, des agneaux et des cochons. D’autres vidéos, filmées entre août et fin septembre, et diffusées par L214 jeudi, montreraient des maltraitances commises sur les animaux (utilisation de décharges électriques pour les faire avancer), et des problèmes de reprise de conscience des bêtes lors de la saignée. Sur l’une des vidéos, 24 % des cochons et 15 % des bovins auraient dû être étourdis une deuxième fois.
« On voit que des consignes ont été données aux ouvriers pour vérifier si l’étourdissement a bien fonctionné, ce qui est un progrès, mais le résultat n’est pas encore là », souligne Sébastien Arsac, porte-parole de L214. « C’est notamment la faute à un matériel déficient et à une absence d’intervention des vétérinaires. ».

L’association compte déposer plainte contre l’abattoir auprès du tribunal de grande instance de Limoges.
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