Nous vous racontions ce lundi 11 juin l’incroyable mise en examen du président de l’association "Les nez rouges". Elle devait apporter du bonheur aux enfants hospitalisés ; l’association aurait surtout apporté de l’argent liquide à son président…
Le parquet de Limoges publie ce mardi midi un communiqué qui apporte des précisions sur l’affaire.
Tout d’abord, il confirme l’ouverture d’une information relative à des faits d’abus de confiance aggravé.
8 mois d’enquête
L'affaire débute le 5 octobre 2017.
Le procureur de la République saisit alors le SRPJ de Limoges suite à une alerte de la cellule Tracfin visant Sébastien Buisson, président de l’association "Les nez rouges".
Il est question d’ "opérations douteuses consistant en des retraits d’espèces et des virements effectués sur les comptes de l’association au profit de son président, pour un total estimé alors à plus de 87 000 euros entre janvier 2016 et juin 2017."
L’enquête commence et s’étend sur la période 2014-2018.
260 000 euros en espèces retirés du compte de l’association
La police constate que les ressources de l’association proviennent de dons récoltés lors de différentes opérations caritatives, et de quelques subventions de collectivités locales.
Selon le parquet, l’étude des comptes bancaires de l’association fait apparaître qu’une partie de ces recettes « est ensuite retirée du compte sous forme de retraits d’espèces (à hauteur de 260 000 euros) ou de virements effectués sur les comptes de Sébastien Buisson et de ses proches ».
Sébastien Buisson est placé en garde à vue le 5 juin dernier avant d’être mis en examen le 7 juin pour "abus de confiance au préjudice d’une association faisant appel au public en vue de la collecte de fonds à des fins d’entraide humanitaire ou sociale".
Il est alors placé en détention provisoire.
Questions autour de l’activité du président
Nous avons contacté hier par téléphone la mère de Sébastien Bussion, qui réside en Guadeloupe et qui nous dit vouloir revenir en métropole cette semaine pour reprendre les rênes de l’association.
Convaincue de l’innocence de son fils, elle parle d’accusations dues à la jalousie d’autres associations.
Mais quand on lui demande quelle est l’activité professionnelle de son fils, elle n’apporte pas de réponse.
On n’en saura pas plus de la part de responsable des partenariats des nez rouges, également contacté par téléphone.
Il nous dit être l’un des deux seuls salariés de l’association avec la secrétaire, mais ne connaît pas le métier de son président.
Des bénévoles sous le choc
Des zones d’ombres restent à explorer, mais une chose est sûre : cette affaire laisse dans le désarroi des centaines de bénévoles et de donateurs de bonne foi qui œuvrent réellement pour aider des enfants malades.