Se baigner dans l'eau glacée le 1er janvier. Voilà une tradition un peu folle, pratiquée généralement dans la mer ou l'océan. Mais en ce premier jour de 2025, une poignée de Limougeauds s'est jetée à l'eau dans la Vienne. Un défi personnel, mais également un acte militant.
Renforcer son corps, se donner un coup de fouet après les agapes de la veille, ou encore se porter chance pour le reste de l'année, les raisons qui poussent ceux que l'on appelle les "givrés du premier de l'an" à se jeter dans l'eau glacée au premier jour de janvier, ne manquent pas ! En général, ces givrés là on les rencontre sur les plages de Normandie, de Bretagne, du Pays-Basque ou de la Méditerranée. Mais à Limoges on avait jamais vu ça.
Ils sont venus en famille aux pieds du pont Saint-Etienne, une dizaine de courageux, certains portent une combinaison, d'autres, les plus fous, un simple maillot de bain.
"On a hésité à emmener les enfants, mais ils ont pleuré avant de partir en disant qu'ils voulaient se baigner, alors ils sont venus," confie ce papa emmitouflé dans sa serviette de bain.
L'eau est à 4 degrés, le plongeon est rapide.
Si le défi personnel est bien là, à Limoges l'acte est avant tout militant
En juillet dernier un collectif de Limougeauds a décidé de plonger dans la Vienne chaque premier dimanche du mois. "La baignade dans la Vienne a longtemps été pratiquée à Limoges, les habitants du quartier des ponts se baignaient, et aujourd’hui on ne comprend pas que ce ne soit plus une habitude. On veut montrer que c’est possible," explique Julien Dellier, le président du collectif L'Appel à la Vienne.
Aujourd’hui on se baigne pour revendiquer ce droit à la baignade.
Julien DellierPrésident du collectif L'Appel de la Vienne
Pour l'instant ils n'ont pas discuté d'un quelconque accord, encore moins d'un aménagement avec la mairie de Limoges, mais ils emmagasinent les arguments. « Le fait d’y aller, ça prouve que la rivière est baignable, on ne ressort pas malade. C’est la quatrième fois qu’on le fait, » précise Patrick Augeau.
En ce qui concerne la qualité de l'eau, aucune analyse n'a été réalisée pour assurer une baignade sans risque. Julien Dellier l'avoue : "pour l'instant on n'a qu'une approche empirique, il y a le club d'aviron, les enfants qui font du kayak dans la Vienne depuis des années, et il n'y a jamais eu de problème important de santé."
"Nous allons entrer en contact avec des municipalités qui ont mis en place des baignades publiques dans les rivières un peu partout en France, pour voir comment ils ont fait, comment ils ont concrétisé et pour pouvoir discuter avec la municipalité de Limoges et voir ce qu’il est possible de faire," conclut le président du collectif.
Pour l'instant il existe bien une plage dans la métropole, au Palais-sur-Vienne, mais la baignade y est interdite depuis plusieurs années.