Alors que la demande n'a jamais été aussi forte, avec la crise sanitaire, la banque alimentaire de Haute-Vienne fait face à des difficultés d'approvisionnement. Les denrées alimentaires arrivent au compte-goutte et l’organisme doit acheter pour la première fois les produits.
Avec la crise sanitaire, les associations caritatives comme le Secours populaire ou les restos du cœur sont très sollicitées pour fournir de l’alimentation à des personnes dans le besoin.
Le réseau des banques alimentaires qui fournit les associations le ressent aussi nettement et fait face à une hausse de 20 à 25 % de la demande et une baisse de ses stocks de 23 % au niveau national.
En Haute-Vienne, Mireille Bréchet, Présidente de l’antenne de Haute-Vienne fait le point dans l’entrepôt à moitié vide :
Il manque de l’huile, du sucre, de la farine.
L'organisation n'a pas le choix : elle doit acheter ses propres denrées, une première dans son Histoire : « on a obtenu une dérogation pour cela ce qui est exceptionnel pour nous car notre credo c’est le don et le partage ».
Le fonctionnement ne tient que grâce aux subventions de l'Etat, de l’Europe et de dons de grandes surfaces.
Sans elles, impossible de réapprovisionner les associations caritatives dont les besoins ne font qu'augmenter. C’est ce que confirme Marjorie Lepelve, présidente de l'association "Vivre nos différences" venue chercher des denrées : « on a par exemple des personnes malades qui ne peuvent pas travailler ». L’épidémie et les phases de confinement ont accentué l’isolement et la précarité de nombreuses personnes.
Collecte nationale fin novembre
Comme chaque année, la banque alimentaire organise deux collectes nationales dans les grandes surfaces en comptant sur la générosité des Français. La collecte printanière a dû être annulée à cause du Covid-19, aussi la banque mise beaucoup sur celle du week-end du 27 au 29 novembre prochain.
Problème : impossible cette année de récolter les produits directement dans les caddies à cause du protocole sanitaire. Il a donc fallu innover : les bénévoles distribueront des coupons de deux euros à l'entrée des supermarchés. « Lors du passage en caisse, l’hôtesse pourra scanner un code barre qui permettra d’alimenter un compte dédié à la banque alimentaire » explique Dominique Lagorce, Responsable de la collecte nationale en Haute-Vienne. L’an dernier, la collecte a permis de distribuer 24 millions de repas dans tout le pays.
Manque de bénévoles
En Corrèze, le manque de denrées est un peu moins important selon la présidente de l’antenne locale qui a en revanche un besoin cruel de bénévoles notamment pour la collecte nationale à Brive. « De nombreux bénévoles sont retraités et se sont mis en retrait en raison de l’épidémie » indique Nicole Thiriet qui lance un appel aux bonnes volontés. Les personnes intéressées peuvent se faire connaître au 06 74 52 68 16. En Corrèze, plus de trente tonnes de denrées alimentaires sont redistribuées chaque mois aux associations avec une demande plus forte en octobre par rapport à l’an dernier.
