Choisi par le comité olympique parmi de milliers de candidats pour être l'un des 42 porteurs de la flamme paralympique pour les prochains Jeux Olympiques de Paris, ce footballeur d'origine arménienne atteint de myopathie n'en revient toujours pas.
"C'est un honneur, c'est un plaisir immense. Quand je l'ai appris, c'était le meilleur jour de ma vie !" Quand il a su qu'il avait été sélectionné parmi des milliers de candidats pour être porteur de la flamme olympique à l'occasion des JO de Paris 2024, Meruzhan Karapetyan en est resté sans voix pendant plusieurs minutes. Jusqu'à ce qu'il reçoive un appel du comité olympique, confirmant le mail qu'il avait reçu, il n'y croyait pas : "J'étais sûr de ne pas être sélectionné. Je ne vois pas pourquoi moi, je devrais passer devant les autres" confie-t-il.
Meruzhan c'est le mec qui vous marque à tout jamais, par sa capacité de résilience.
Lineergothérapeute
À l’origine de sa candidature au relais de la flamme olympique, il y a Line, ergothérapeute dans le centre de rééducation de la Creuse où Meruzhan séjourne chaque année pendant un mois. Elle lui a fait la surprise de l'inscrire : "Meruzhan c'est avant tout une forte personnalité, subtile, remplie d'humour. Meruzhan il a oublié d'être bête, il est vif d'esprit. Il est aussi profondément humain, naturellement populaire, liant. Il véhicule des valeurs fortes d'amitiés, d'intégrations sociale et sportive. Meruzhan, il a ce pouvoir de transformer les difficultés en opportunités, de surmonter des limites. C'est le mec qui vous marque à tout jamais, par sa capacité de résilience."
Entraîneur des Grizzlys
Originaire d'Arménie, Meruzhan est arrivé en Limousin avec ses parents il y a 13 ans, il avait alors 23 ans. Atteint d'une myopathie, maladie dégénérative, il a marché jusqu'à l'âge de 10 ans, avant de devoir se déplacer en fauteuil, manuel d'abord, puis l'évolution de sa maladie a nécessité un fauteuil électrique. "C'est au centre de rééducation dans la Creuse que j'ai appris à parler le français. C'est là aussi que j'ai découvert l'existence du foot fauteuil. J'ai toujours été passionné de sport. Quand j'ai su qu'il y avait un club de foot fauteuil à Limoges, j'ai commencé à pratiquer. Avant, j'étais joueur. Avec l'évolution de la maladie, j'ai été contraint d'arrêter de pratiquer. Maintenant, je suis l'entraîneur des Grizzlys foot fauteuil Limoges Couzeix" raconte-t-il.
Un engagement bénévole qui lui a valu d'être récompensé cette année par le Conseil départemental de la Haute-Vienne.
Le sport, ça me permet d'avoir une vie normale, comme les autres
Meruzhan Karapetyanfutur porteur de la flamme olympique
La maladie ne permet pas à Meruzhan d'exercer une activité professionnelle. À 36 ans, le sport, même s'il ne peut plus le pratiquer, lui permet "des rencontres, du plaisir, une vie sociale bien remplie."
La flamme
Concrètement, en quoi va consister son rôle dans ce relais de la flamme paralympique, Meruzhan ne le sait pas vraiment : "Je sais que je vais porter la flamme sur 200 mètres, mais où, quand, et comment ça va s'organiser, je n'en ai aucune idée. Il va falloir prévoir une installation sur mon fauteuil parce que je n'ai pas assez de force dans les mains pour porter la flamme."
Des incertitudes qui ne pèsent pas grand-chose face à la joie et la fierté que lui procure l'accomplissement de cette mission : "Malgré le handicap, on peut réussir des choses, même si c'est difficile tous les jours. J'espère donner de la force et du courage pour affronter la vie quotidienne, et montrer que des rêves peuvent se réaliser" conclut-il.
"Toutes ces valeurs font de lui un choix évident pour être porteur de la flamme olympique. Je pense avec certitude qu'à travers cette mission prestigieuse vous offrez un cadeau unique à un homme d'exception, une reconnaissance méritée. Pour moi, c'est le candidat, la personne, l'homme, le citoyen du monde à côté duquel il ne faut pas passer" écrivait son ergothérapeute pour défendre sa candidature. Le comité olympique a été convaincu.