Le cancer du sein touche chaque année en France 60 000 personnes. Du diagnostic du cancer jusqu’à la reconstruction mammaire, qui pose encore des questions, la prise en charge de la maladie est lourde pour les patientes, même si la mortalité diminue. Témoignages de femmes à Limoges.
"Je m’imaginais que ça allait m’empêcher d’avoir toute vie sociale. C’est un gouffre qui s’ouvre devant vous", raconte Catherine Lecouat. Cette jeune cinquantenaire, mère de deux enfants a appris qu'elle avait un cancer après un dépistage de routine. C’est un choc pour cette dernière ainsi que pour les milliers de femmes qui sont diagnostiquées chaque année en France.Si le cancer du sein tue de moins en moins, la maladie, les interventions et la reconstruction sont autant d’étapes à traverser. Pour Catherine la première opération intervient seulement un mois après le diagnostic. Elle perd un sein. Débute un long parcours avec des traitements et l'essai d'une prothèse externe. Elle choisit finalement de se faire opérer pour recevoir un implant. Pour elle, ce fut une renaissance :
J’ai eu le temps de faire le deuil de mon sein d’origine, de bien réaliser ce qui m’était arrivé
Le choix de la prothèse : "Ce n’est pas une décision à prendre à la légère"
Pour son opération, Catherine a fait le choix du CHU de Limoges, premier au classement des meilleurs hôpitaux et cliniques du Limousin en chirurgie du cancer du sein. Le docteur Mollard était en charge de l’opération. Pour elle, le choix de la prothèse n'a pas été évident. "Ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Je me suis renseignée auprès de médecins, auprès d’autres femmes qui avaient subit le même type d’intervention", souligne Catherine.L'ablation représente 30% de la chirurgie du sein. Et les prothèses inquiètent depuis la fraude de l'entreprise PIP, ou le risque de lymphome, très faible, mais présent. Les médecins peuvent proposer d'autres techniques, comme la reconstruction par lambeau, avec des tissus récupérés sur d'autres parties du corps.
La reconstruction par "lambeau diep"
"Il y a un lambeau dont on parle beaucoup, le diep, on prend la peau au niveau du ventre. C’est la même chose que lorsque on fait une plastie abdominale, on retire cet excès graisseux en dessous du nombril, cette zone de peau et de graisse peu être utilisé pour reconstruire le sein", explique le docteur Mollard.Cette reconstruction donne un volume et elle se poursuit par un tatouage. Aujourd'hui, Valérie Tricard va bénéficier d'une retouche. Elle a un autre parcours, avec la pose d'une prothèse juste après l'ablation. Mais là encore, au réveil, le choc fût bien réel. "Plus de sensation, on a l’impression d’avoir un poids au niveau de la poitrine. Après la proposition du tatouage, alors là, une autre vie et le résultat encore mieux !" raconte Valérie. Le docteur Fayemendy du CHU de Limoges, l'explique :
L'équipe du CHU propose d'autres chirurgies réparatrices, même si le sein n'a pas été totalement retiré. Le dialogue est aussi toujours présent car la reconstruction n'est pas seulement physique. Après le choc de la maladie, c'est aussi la reconstruction de toute une personne."Pour une femme, le sein fait partie de son identité, de sa féminité, ça reste un organe symbolique et le fait de ne plus avoir de sein c’est comme une amputation, je pense et une amputation de sa féminité"