Le premier ministre l'a annoncé : le versement des indemnisations chômage sera prolongé au moins jusqu’à la fin du confinement. Un soulagement pour les demandeurs d'emploi en fin de droit, mais qui ne règle pas la question cruciale de la recherche d'un travail.
Après avoir travaillé toute sa carrière dans le commerce, et un peu dans l'industrie, en avril 2019, Carole, une habitante de Limoges perd son emploi. Une période compliquée :
C'est la première fois que ça m'arrive, c'est difficile moralement. On a l'impression de vivre à côté de la vie sociale
Aide-soignante
Mais loin de se laisser abattre, en relation avec sa conseillère de Pôle Emploi, Carole construit un projet pour sa vie professionnelle future, avec à la clef, une reconversion, dans un domaine qui recrute, elle veut devenir aide-soignante.
Un stage à Esquirol la conforte dans son idée, elle entame alors un bilan de compétences.
Mais première destabilisation dans son parcours : les règles changent pour intégrer l'IFAS, l'institut de formation pour les aides-soignants, et durant un temps, c'est le flou. Quand enfin tout redevient plus clair, nouveau coup de frein avec le confinement.
Vers la fin des droits
On n'a toujours pas de date de dépôt de dossier pour l'IFAS, et je ne vais pas pouvoir attendre indéfiniment.
Aujourd'hui, Carole est confrontée à un autre problème : aura-t-elle les moyens de s'assurer un revenu pendant sa formation? Ses indemnités chômage prendraient fin à cette période. Il faudrait donc qu'elle trouve un emploi rapidement. Mais ses recherches tournent au ralenti
Avant le confinement, j'ai envoyé des courriers en espérant retrouver un emploi en avril, mais tout est retardé, je n'ai aucune réponse
Pôle emploi
Les agences Pôle Emploi sont désormais fermées, mais les conseillers continuent d'assurer leur tâche en télétravail
Pôle emploi a su dématérialiser, constate Joël Doumergue, délégué SNU-FSU de Nouvelle-Aquitaine. Les demandeurs d'emploi peuvent s'inscrire, avoir des entretiens téléphoniques, les indemnisations sont assurées...
Côté emploi, le ministre de l'agriculture Didier Guillaume a évoqué 200 000 emplois de saisonniers à pourvoir.
Nous devons être sûr que les salariés que nous enverrons sur ces postes seront protégés, insiste le syndicaliste, il y a pour nous conflit de valeurs.
Les syndicats comme FO dénoncent aussi la position du gouvernement qui va permettre de déroger à la durée du travail dans certains secteurs comme l'agro-alimentaire jusqu'à 60 heures sur une semaine, contre 48 heures actuellement, plutôt que de recruter.
Des annonces qui ne rassurent pas Carole.
Le présent est compliqué avec le confinement. Le futur est compliqué et angoissant. Je me demande comment je vais me sortir de là.